Proposé par le Théâtre Garonne et L’Usine à Tournefeuille pour clôturer l’année dans la bonne humeur et la convivialité, le cycle «Bivouac» présentait quatre spectacles, entre clown, cirque et théâtre, dont « le Jour du grand jour » du Théâtre Dromesko.
Comme la saison dernière avec le fantastique « Matamore », offert par le Cirque Trottola et le Petit Théâtre Baraque, le Théâtre Garonne et L’Usine à Tournefeuille proposaient en décembre le cycle «Bivouac». Entre clown, cirque et théâtre, quatre spectacles étaient à l’affiche pour clôturer l’année dans la bonne humeur et la convivialité. Catherine Germain, Pierre Meunier, le Théâtre Dromesko et Bonaventure Gacon étaient de la partie cette saison. Souvent liés les uns aux autres, sachant jouer avec les mots et créer des images inoubliables, ces artistes ont en commun l’univers du cirque.
Au bout d’un chemin jalonné de ballons de couleur et de pancartes écrites à la main signalant le mariage de Benoît et Pascaline, une maison en bois, genre isba, accueille les fort nombreux spectateurs. L’intérieur enveloppe le public d’une douce chaleur, dans un dispositif bi-frontal. C’est dans cet espace traversant que va se jouer « le Jour du grand jour », sous-titré « Impromptu nuptial et Turlututu funèbre ». Dans un joyeux et surréaliste bric-à-brac, des acteurs, des danseurs, des musiciens vont célébrer des inaugurations, mariages, fêtes de famille et enterrements : toutes ces cérémonies propices aux réunions et repas de famille, dans lesquelles s’inviteront une truie, des chiens, et même un drôle d’oiseau chauve au long bec venu d’Afrique, un marabout !
Ici, pas de narration : des tableaux s’enchaînent ou se télescopent, plus ou moins réussis quand parole il y a mais le plus souvent magiques quand toute la troupe muette investit le plateau, avec cette folie et cet absurde qui caractérisent l’univers du Théâtre Dromesko. Des tablées endiablées surgissent à jardin, un cercueil porté par un poney apparaît à cour, on danse, on boit, on règle ses comptes, on veille les morts, on s’embrasse, on chante, dans une énergie typique des tziganes de l’Est européen. Dans ce cortège incessant, qui tourne comme le cycle de la vie, rythmé par le violoncelle du Géorgien Revaz Matchabeli, l’accordéon d’Igor et les chants slaves de Lily qui déchirent l’âme, tout fait corps et tout est vie.
On gardera en mémoire l’ultime procession des robes de mariée -des mariées des deux sexes, des jeunes et des moins jeunes, un peu bedonnante ou chauve, poilue, carrément bigleuse, barbue, géante, naine, cul de jatte – avant que la troupe n’invite le public, les convives de ce grand jour, au gargantuesque banquet final pour déguster les gougères et trinquer au bonheur et à la vie.
Sarah Authesserre
une chronique de Radio Radio
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photo © Fanny Gonin