La prochaine série de concerts d’abonnement de l’Orchestre de Chambre de Toulouse rend hommage à l’un des compositeurs les plus prolifiques de la période baroque, le Vénitien Antonio Vivaldi. Son génial prédécesseur dans la cité des Doges, Claudio Monteverdi, et deux de ses plus actifs contemporains, Georg Philipp Telemann et Tomaso Albinoni sont également inscrits au programme. La mezzo-soprano Hélène Delalande est l’invitée de cette série qui mêle donc le chant à la musique instrumentale.
Vivaldi, prêtre roux de Venise, inventeur génial de mélodies, propagateur du genre, inédit alors, du concerto pour cordes, est l’auteur d’un Stabat Mater chargé d’émotion. Cette partition forte sera offerte avec la participation d’Hélène Delalande comme soliste. « Debout, la Mère pleine de douleur, se tenait en larmes près de la croix, tandis que son Fils subissait son calvaire… ».
C’est le thème du Stabat Mater, dont Vivaldi s’empare comme le feront de nombreux autres musiciens. Si certains ont pu reprocher au compositeur de nombreuses redites dans sa musique instrumentale, ce Stabat Mater échappe à la critique et son succès traverse les siècles, nous touchant encore aujourd’hui quand bien même nous aurions perdu toutes les références religieuses. La musique parle d’elle-même, et dit si bien les « passions » qui nous agitent, qu’elle traverse le temps sans dommages.
A l’origine du genre opéra, Claudio Monteverdi a porté au plus haut niveau possible, l’art de la polyphonie. L’Orféo, son premier ouvrage lyrique, a résonné comme un coup de tonnerre dans la musique de la Renaissance. L’ouverture de cet opéra majeur dans l’histoire de la musique, reprise pour celle de ses Vêpres de la Vierge, reste un emblème auquel toute la musique ultérieure peut de référer.
Comme nombre de ses contemporains, Telemann compose de nombreuses cantates, et si l’on en croit Martin Luther « Celui qui chante prie deux fois ». Ceci explique sans doute pourquoi l’Allemagne luthérienne sera si prolixe en œuvres vocales. La cantate « Ach, Seele, hungre » sera chantée par Hélène Delalande.
Quant à Albinoni, il est aujourd’hui célèbre pour un Adagio qui n’est vraisemblablement pas de lui, ce qui n’empêche pas sa musique d’être créative à l’image de tout le baroque italien.
Après avoir obtenu sa licence d’arts à l’Accademia di Brera de Milan, Hélène Delalande entreprend ses études musicales au Conservatoire de Toulouse en étudiant parallèlement la musicologie à l’université de Toulouse Le Mirail. Elle étudie le style baroque auprès de Jérôme Corréas et se perfectionne auprès de Jane Berbié. Elle a intégré le Centre National d’Artistes Lyriques pour la saison 2010/2011. De 2009 à 2011, elle s’est produit en récital aux opéras de Marseille, Toulon, Avignon, Nice dans un programme Donizetti et Tchaïkovski.
Elle a chanté le rôle d’Orphée dans l’ouvrage éponyme de Gluck à la Halle au Grains de Toulouse lors du festival Classisco et celui de la musicienne italienne dans Le Bourgeois gentilhomme de Lully, dirigé par Gilles Colliard. Elle a récemment tenu le rôle de Rosette dans Manon de Massenet au Théâtre du Capitole où elle participera également aux représentations de Daphné de Richard Strauss.
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
mercredi 13 et jeudi 14 novembre à 20h30
L’Escale de Tournefeuille
Réservation
lundi 18 et mardi 19 novembre à 20h30
Auditorium Saint-Pierre des Cuisines
Réservation
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