Le 1er juillet à 20 h, la Halle aux Grains reçoit de nouveau le bel ensemble Il Pomo d’Oro, sous la direction de Maxim Emelyanychev. Après sa magnifique prestation en 2018 de l’opéra de Haendel Serse, ces musiciens experts retrouvent le monde de l’opéra haendélien avec l’exécution d’Oreste, un pasticcio, créé au Covent Garden Theatre de Londres, le 18 décembre 1734. Cet ouvrage rare sera présenté avec la participation de solistes d’exception parmi lesquels le grand contre-ténor argentin Franco Fagioli, dans le rôle-titre, qui a laissé un souvenir ébloui de son incarnation de Serse évoquée plus haut.
Ensemble instrumental de musique ancienne, fondé en 2012, Il Pomo d’Oro réunit des musiciens comptant parmi les meilleurs artistes jouant sur instruments d’époque. Il se produit aussi bien à l’opéra qu’en petite formation dans le monde entier. Son nom fait référence à l’opéra éponyme d’Antonio Cesti composé à Vienne en 1666. En outre, Il Pomo d’Oro est devenu l’ambassadeur de EL SISTEMA GREECE, un projet humanitaire ayant pour objectif de combattre la perte de son chez-soi et de son identité en offrant une éducation musicale et en promouvant l’activité dans ce domaine.
L’ensemble est dirigé par le chef et claveciniste russe Maxim Emelyanychev, souvent invité à Toulouse. Né en 1988 dans une famille de musiciens, Maxim Emelyanychev a étudié le piano et la direction d’orchestre à l’école de musique de Nizhny Novgorod avant d’intégrer le Conservatoire Tchaikovsky de Moscou. Lauréat de nombreux concours internationaux, il a reçu en 2013 un « Masque d’or », prix le plus prestigieux de Russie. Il a également reçu le Gramophone Award 2017, aux côtés de l’ensemble Il Pomo d’Oro. Depuis ses débuts de chef d’orchestre à l’âge de 12 ans, il se produit avec le même bonheur à la tête d’orchestres baroques et d’orchestres symphoniques. Outre sa fonction de chef principal de l’ensemble Il Pomo d’Oro et du Nizhny-Novgorod Youth Symphony Orchestra, il dirige divers orchestres symphoniques, dont l’Orchestre national du Capitole de Toulouse.
Oreste de George Frideric Haendel est structuré en trois actes. Le livret a été adapté de manière anonyme de L’Oreste de Giangualberto Barlocci (1723, Rome), lui-même adapté de Iphigénie en Tauride d’Euripide. L’opéra est un pasticcio (pastiche), ce qui signifie que la musique des airs a été assemblée à partir d’œuvres antérieures, principalement d’autres opéras et cantates également de Haendel, allant d’Agrippine de 1709 à Sosarme de 1732. Les récitatifs et les parties des danses sont les seules sections composées spécifiquement pour cette œuvre.
Bien qu’il ait été écrit et joué en Angleterre, Oreste est en italien. Le rôle principal a été écrit pour le castrat Giovanni Carestini. Il est désormais interprété par un contreténor ou une soprano. L’action qui est développée concerne les malédictions qui pèsent sur la famille des Atrides. Oreste et sa sœur Iphigénie se retrouvent dans des circonstances tragiques qui, Deus ex machina, s’achèvent dans le bonheur retrouvé.
Le rôle-titre est incarné par le contre-ténor argentin Franco Fagioli, grand spécialiste des rôles destinés aux castrats, les chanteurs les plus virtuoses de l’époque, aussi célèbres que les rock stars les plus adulées d’aujourd’hui. Franco Fagioli est mondialement reconnu pour sa technique virtuose et la beauté de sa voix. Ses nombreuses performances des personnages de Haendel, tels que Giulio Cesare, Teseo, Ariodante ou encore Serse lui ont permis d’acquérir une notoriété internationale.
Franco Fagioli est entouré d’une distribution de très haut niveau comprenant les sopranos Siobhan Stagg et Inga Kalna, le ténor Krystian Adam, le baryton Biagio Pizzuti et la contralto Margherita Sala.
A noter que l’opéra Oreste sera donné à Toulouse dans une version de concert légèrement raccourcie de quelques récitatifs.
Un rendez-vous à ne pas manquer !
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse