Tenet, un film de Christopher Nolan
Attendu comme le Messie par tous les exploitants de cinémas, le dernier opus de Christopher Nolan entraîne le spectateur dans un tourbillon temporel hypnotique dont il est difficile de ressortir indemne. Mais ébloui cependant !
A mi-chemin entre un classique James Bond des familles et Interstellar (Christopher Nolan-2014), l’ultime opus du réalisateur britannique nous met en présence d’un agent, forcément secret, appelé ici Le Protagoniste. Il a pour mission d’éviter une Troisième Guerre Mondiale qui serait en fait synonyme d’extinction de notre Humanité. Rien que ça ! Il y a un méchant bien ciblé, un dénommé Sator, richissime bien sûr, fou également, plus ou moins trafiquant d’armes et de plutonium. Cela vous rappelle bien des scénarios ? Normal, tout 007 est sur ce modèle. Les choses se compliquent un brin, pour faire dans l’euphémisme, lorsque ledit Protagoniste apprend que, pour cette mission, il va voyager dans le temps. Et nous voilà parti avec lui dans une course, bien sûr contre la montre, dans laquelle celui-ci va voir défiler devant ses yeux des scènes survenues avant ou…après l’action qu’il vit au présent, tout dépendant dans quelle situation temporelle il se trouve. Vous me suivez ? Bon, autant l’avouer immédiatement et sans complexe aucun, au bout d’un quart d’heure, il faut reconnaitre qu’on est largué. Mais voilà, le réalisateur britannique est tout sauf un débutant. En faisant ce film qui regroupe en réalité pas mal de ses obsessions, lesquelles parsèment l’ensemble de sa production à ce jour, Christopher Nolan nous immerge au cœur d’un jeu avec le temps dans lequel il nous demande de lâcher prise et de nous laisser envahir par une sorte d’ivresse sensorielle. Et, à vrai dire, partant de ce postulat, il est alors facile de glisser dans une délicieuse euphorie visuelle et conceptuelle. Alors même que certaines scènes deviennent difficiles à décrypter sur une première vision, le plaisir est là, une sorte de drogue que nous administre le cinéaste avec une ébouriffante virtuosité et sous laquelle il nous maintient longtemps après la fin. Ce divertissement à grande échelle, aux moyens colossaux (200 millions de $), somptueusement réalisé, pourra énerver les cartésiens à tout crin. Cela dit, il va leur donner du grain à moudre car évidemment le scénario n’est pas que complexe, il est aussi un mécanisme d’une parfaite logique réclamant, il est vrai, une attention maximale de chaque instant. Et peut-être plus d’une séance…
John David Washington est à la perfection ce Protagoniste dont on devine aisément l’empathie pour ses frères humains, loin de tout cynisme « bondien ». Neil, son adjoint et mentor dans cette aventure extra-temporelle, c’est Robert Pattinson. Le Protagoniste apprendra un peu tard que dans le futur, Neil s’est sacrifié pour lui mais qu’il le connaît très bien car c’est lui qui l’a formé. Oups, j’en ai déjà trop dit. La sculpturale Elizabeth Debicki, Katherine, l’épouse de Sator (Kenneth Branagh) pourrait être la jamesbond girl de l’étape, saut que son rôle ici est largement au-dessus de celui de ses consœurs vouées aux schémas sur papier glacé. Nous sommes, avec ce film, au-delà de l’aventure et du suspense, de l’action et de l’émotion, nous voilà dans un nouveau monde où tout cela est démultiplié et où nos repères volent en éclat. Pour notre plus grand plaisir. Et c’est totalement fascinant !
John David Washington – Il se voulait footeux. Ouf !
C’est un tout petit américain de 9 ans, fils de l’immense Denzel Washington, qui se retrouve devant la caméra de Spike Lee pour le biopic Malcolm X (1993). Mais bon, finalement le sport a raison des sunlights et John s’aventure dans une carrière sportive dans le foot made in USA. Las, à l’âge de 28 ans, son tendon d’Achille, gravement lésé, lui ferme la porte des stades. Qu’à cela ne tienne, direction les auditions et, en 2015, bingo, il est engagé dans le rôle…d’un joueur de foot face à Dwayne Johnson dans la série Ballers. Un carton colossal. 2018 est l’année de la consécration lorsque Spike Lee lui offre le premier rôle dans Blackkklansman. Consécration qui voit son acmé aujourd’hui avec Tenet. Papa doit être fier de son fils aîné !
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