Mathieu Palain publie Les hommes manquent de courage aux éditions de l’Iconoclaste. La confession d’une femme abîmée par la violence masculine.
Jessie est professeur de mathématique. Elle vit avec Jalil et est mère de deux enfants. Un portrait-robot plutôt classique. Mais, à regarder de plus près, le scénario semble bien plus complexe. La vie de Jessie s’effrite à mesure que son fils ainé, 15 ans, lui échappe. Marco enchaîne les galères et les comportements à risque. Il sèche les cours, s’amuse et fume toute la journée avec sa petite copine, Jade. Puis Marco disparait, pendant trois jours. Aucune nouvelle et l’inquiétude est à son comble. Lorsqu’il appelle enfin sa mère en pleine nuit, l’angoisse ne sera que plus grande et la chute vertigineuse.
Une nuit pour se raconter
Jessie retrouve Marco et Jade. Les deux sont en larmes et totalement égarés. Elle dépose Jade chez elle et questionne son fils. Terrer dans le silence, il mettra de longues minutes avant d’avouer son acte irréparable. Aussitôt, le chaos dans la tête de Jessie. Ou plutôt le passé qui resurgit. Celui qui a fait chavirer et basculer sa vie de jeune femme.
Jessie s’engage sur l’autoroute avec son fils. Rouler au hasard pour se raconter. Raconter à Marco le drame à l’origine de toutes les violences qui suivront. D’abord excédé, Marco ne veut rien entendre. Pire, il accable sa mère. Tout est de sa faute. Elle ne comprend rien et ne sait rien. Mais Jessie veut mettre un terme à cet écrasement total. Elle a des choses à exprimer et il devra bien l’accepter.
Mathieu Palain signe un récit réaliste et bouleversant. La voix de Jessie occupe toute la place de ce texte et saisie le lecteur par sa sincérité et sa nécessité à dire. A sortir du silence. Tel était le contrat du narrateur, raconter l’histoire de cette femme qui l’a contacté via les réseaux sociaux. Et enfin lui donner la parole.
Mathieu Palain, Les hommes manquent de courage, L’Iconoclaste