Une très agréable surprise avec cette pièce Laniakea de Camille Pépin suivie d’un enthousiasmant Double concerto pour violon et violoncelle et orchestre de Brahms, et pour finir, l’apothéose, avec la Pathétique de Tchaïkovski.

Orchestre national du Capitole – photo : Serge Chauzy
Voir mon article de présentation de ce concert paru il y a peu.
Quelques impressions, simplement : Le souci avec les pièces contemporaines, c’est qu’on a toujours l’impression qu’on a déjà entendu ces accords et qu’ils sont là, à nouveau, encore et encore. « C’est difficile pour un jeune de composer quelque chose de nouveau d’un coup, on s’inspire forcément des compositeurs qu’on aime. » confiait il y a peu Camille Pépin.
Eh bien, les douze minutes qui occupent cette pièce symphonique pour orchestre conséquent Laniakea, si on a songé à Stravinski et son Scherzo à la russe, à John Adams, Phil Glass, une pointe de Klaus Nomi, il se trouve que pour ma part, la réentendre dans un concert futur ne m’ennuierait absolument pas, au contraire. Un avis plutôt positivement partagé dans le public et pratiquement aucun présent ayant signifié un quelconque ennui. Donc, bravo à Camille Pépin.

Kristi Gjezi et Jonathan Swensen, dirigés par Joseph Swensen – photo : Serge Chauzy
Quant au Double Concerto, son exécution semble avoir fait l’unanimité. On a perçu l’entente évidente entre le violon le violoncelle et l’orchestre. C’est bien la qualité première que l’on attend de son exécution. Les connaisseurs ont fort apprécié le son du violon, Kristi Gjesi maîtrisant superbement sa partie, d’un style tout en finesse, et ils ont été agréablement surpris par la qualité de celui du jeune violoncelliste, Jonathan Swensen. Pourquoi, sommes nous enclins à voir dans l’interprétation du fils toutes les qualités de son cher père ? C’est surprenant, et réjouissant. En tous les cas, cette œuvre si compliqué à mettre à l’affiche a comblé le public. La conception de Johannes Brahms dans ce romantisme enflammée nous a parus rendue de manière très éloquente dans l’exécution par tous les musiciens.

Joseph Swensen au salut – photo : Serge Chauzy
Quant à la Symphonie n° 6 Pathétique de ce cher Piotr, hors de question de détailler le travail dans chaque mouvement. On louera tout de même la précision d’ensemble et le déroulé de cette leçon d’élégance comme cette légèreté diaphane de l’Andante. On sourit d’aise devant la qualité des pupitres des bois et tous les pupitres de cordes. Le chef entraîne son monde, comme à l’habitude, et s’investit à un point tel, que le public ne peut se retenir d’applaudir à la fin du troisième mouvement, et de manifester son enthousiasme et son adhésion. Swensen joue des paroxysmes avec virtuosité dans cet Allegro molto vivace incandescent aves ses crescendos et ses quadruples forte. Il est vrai qu’il a les cuivres pour le suivre, sans faillir. Du coup, le Finale se retrouve isolé, et prend une proportion encore plus émouvante, servant véritablement à l’hommage rendu par les musiciens à leur collègue et bien davantage ami, ami juste disparu, le flûtiste François Laurent.
Ah, ce fut à la fois, une bien belle soirée, et une bien triste soirée.
Orchestre national du Capitole