Brigitte Giraud publie Vivre vite aux Editions Flammarion. Un retour en arrière pour essayer de comprendre la perte de l’être cher.
Dès les premières pages, la narratrice s’apprête à quitter son domicile. Une maison chargée en souvenirs et émotions. Une maison où elle n’aura pas pu vivre avec Claude, l’amour de sa vie et le père de son fils. Ce projet, elle en avait rêvé, longuement, inlassablement. Claude était prêt à la suivre dans ses perspectives d’avenir. Ils faisaient des plans, projetaient des travaux, imaginaient des jours heureux. Clés en main de la nouvelle maison, un nouveau départ pouvait retentir. Finis les déménagements multiples, ils poseraient enfin les bagages et pourraient construire leur futur. Mais quelques jours plus tard, un drame survient. Claude meurt dans un terrible accident de moto. Soudain, le château de cartes s’effondre et les rêves avec.
Et si…
20 ans plus tard, la narratrice va quitter cette maison refuge. Le quartier change, des projets immobiliers se préparent et bientôt la maison sera détruite pour faire place à une route. Ce chamboulement est alors l’occasion de revisiter encore et encore le passé. Refaire le scénario pour en changer la fin. Et si la narratrice n’avait pas eu l’obsession de déménager, et si elle n’avait pas flashé sur cette maison, et si son frère n’avait pas garé la moto de malheur dans leur garage, et si elle n’avait pas été à Paris. Et si, et si… Les raisons qui auraient pu éviter l’accident de Claude sont multiples. Mais la fatalité est là, immuable.
Comment imaginer, appréhender, survivre au drame ? Brigitte Giraud pose toutes ces questions tout en se replongeant dans le passé douloureux et obsédant. Comment une série de petits événements anodins peuvent-ils provoquer à un cataclysme intime ? C’est la fragilité de la vie que souligne ici la narratrice. Par une écriture de l’intime, l’auteur offre un témoignage extrêmement sensible et poétique.
Brigitte Giraud, Vivre vite, Flammarion, 208 p.