Pérégrinations gastronomique, solides et liquides, à Toulouse et parfois un peu ailleurs.
Il y a des restaurants dont le nom a l’allure à la fois d’une invitation et d’un programme. On songe par exemple à l’excellent Barbaque dont on comprend qu’il ne sera pas question là-bas de quinoa ou de tarte au concombre. Assoiffés, qui a ouvert ses portes il y a peu au 1 de la place Schuman (rue Bayard), annonce lui aussi fièrement la couleur. L’équipe, à l’origine de la cave à manger Les Passionnés puis du restaurant Vivants et du Bagel français avant de reprendre Le Tire-Bouchon de la place Dupuy, est aux commandes de ce restaurant qui ne néglige donc pas la nécessaire hydratation de la clientèle. Mieux encore, les petites ou grandes soifs sont étanchées par une solide sélection de vins nature à l’image de la cuvée Les Hauts de Madon de Christian Venier qui dans sa version en rouge offre un jus croquant à souhait et fruité, typique des meilleurs Cheverny.
Côté table, l’endroit se défend également très bien avec une carte courte et franche dans laquelle – outre les suggestions du jour parmi lesquelles une viande et un poisson – pâté en croute, œufs mayo, poitrine de veau sauce gribiche, andouillette, fish & chips ou pain perdu attisent les envies. Les adeptes des « circuits courts » se rabattront sur la côte de cochon des frères Desroches dont la boucherie est située en face du restaurant. A noter une terrasse spacieuse qui sera hautement appréciable les beaux jours.
Assoiffés
1 place Schuman – Toulouse
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Les plaisirs de la nouveauté ne doivent pas occulter ceux des retrouvailles et de la permanence. A Toulouse, comme ailleurs, il y a des « institutions », des adresses qui défient les modes et les tendances en perpétuant leur identité. On peut les oublier un temps, mais elles sont toujours là, intactes, dans leur jus, prêtes à reprendre la conversation. Au Père Louis, rue des Tourneurs, est de ces incontournables. On ne sera pas original en disant que l’endroit est le plus attachant de la ville dans le registre du bistrot éternel. Pas de fantaisie d’architecte d’intérieur ni de mobilier design ici. Des tonneaux, des tables en bois, un zinc digne de ce nom. La patine du temps et des souvenirs remplacent les musiques d’ambiance. Dans les assiettes, rien ne change et c’est tant mieux. L’autre jour, les rognons et leurs frites étaient au rendez-vous. On dit merci et à bientôt.
Au Père Louis
45 rue de Tourneurs – Toulouse
D’autres restaurants se révèlent à nous par hasard ou presque, au gré d’une invitation ou d’une devanture qui accroche l’œil. On a ainsi découvert, un petit matin, la vitrine de Plein Soleil, caviste installé place du Peyrou. L’établissement était fermé, mais des bouteilles familières donnaient l’envie d’en savoir plus. Renseignements pris, il y a là deux adresses en une : le restaurant Midi Minuit et donc la cave Plein Soleil. Cette dernière regorge de flacons produits par des vignerons artisans. L’autre soir, nous avons mis le cap vers l’Anjou avec les vins du domaine Mosse et de Nicolas Réau avant de revenir vers le Sud avec un cahors de Fabien Jouves accompagnant idéalement du porc parfaitement saisi. On y revient très vite.
Midi Minuit
3 place du Peyrou – Toulouse
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