Le premier concert de l’année 2022 de la phalange symphonique toulousaine signe ses retrouvailles avec un chef qui a noué avec ses musiciens une relation privilégiée. Le 7 janvier prochain, Maxim Emelyanychev retrouve donc ce contact joyeux et intense avec eux et avec un public qui admire la passion avec laquelle le jeune chef russe investit les répertoires les plus divers. L’autre invité de ce nouveau programme, le jeune violoniste russe Aylen Pritchin fera également son retour toulousain.
Rappelons que Maxim Emelyanychev a étudié au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou avant d’obtenir de prestigieux prix internationaux au Concours Hans von Bülow en 2012 ou bien encore au Concours de clavecin Musica Antica en 2010. Car cet artiste complet s’intéresse à toutes les musiques. Il pratique aussi bien le clavecin que le piano ainsi que… le cornet à bouquin. Chef principal de l’orchestre baroque Il Pomo d’Oro, il entretient à sa tête une activité foisonnante, au concert comme à l’opéra. En parallèle, sa carrière de chef symphonique a pris son essor au plan international.
Maxim Emelyanychev revient à Toulouse accompagné du jeune violoniste russe Aylen Pritchin un ami de longue date avec lequel la complicité s’avère indéfectible. Premier prix du Concours Long-Thibaud-Crespin en 2014, Aylen Pritchin, né à Saint-Pétersbourg, est lauréat de nombreuses compétitions dont le Concours Kreisler à Vienne, le concours Oïstrakh à Moscou et le Concours Wieniawski à Poznan. Le jeune violoniste est également actif sur le plan discographique. En 2021, un album CD dédié aux Sonates pour violon et piano de Brahms réunit Aylen Pritchin et Maxim Emelyanychev, sous le label Aparté.
Le 19 mars dernier, les deux complices ont animé un beau concert dans le cadre des Franco-russes qui avait dû se dérouler à huis clos étant données les circonstances sanitaires. Souhaitons que cette fois le public puisse admirer « en présentiel » les deux artistes dans un programme aux accents profondément germaniques. La Symphonie n° 31 en ré majeur de Mozart, sous-titrée « Paris » en raison du lieu de sa création ouvrira la soirée. Le jeune compositeur l’a en effet écrite en réponse à la commande de la très parisienne Société du Concert Spirituel où elle fut créée le 18 juin 1778. Ce deuxième séjour de Wolfgang à Paris, professionnellement décevant au possible, fut en outre endeuillé par le décès de sa mère qui l’accompagnait lors de son périple européen.
Aylen Pritchin sera ensuite le soliste du célèbre Concerto pour violon et orchestre n°1 de Max Bruch, datant de 1868. Il s’agit là de la partition de loin la plus connue du compositeur et l’un des grands concertos romantiques allemands pour violon, avec ceux de Ludwig van Beethoven, Felix Mendelssohn et Johannes Brahms.
Maxim Emelyanychev dirigera enfin la Symphonie n°3 en mi bémol majeur, op. 97, dite « Rhénane » de Robert Schumann. Composée en 1850, cette belle partition témoigne d’une période heureuse dans la vie de son auteur. Le sous-titre de « Rhénane » est un hommage au fleuve qui accompagne l’histoire de l’Allemagne et que Schumann aime tant contempler. Véritable divinité tutélaire de l’Allemagne, le Rhin, imprègne sa littérature et fournit une source d’inspiration inépuisable aux romantiques.
Ce programme sera également donné le 8 janvier à 20 h 30 au Parvis de Tarbes.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Orchestre national du Capitole