Tugan Sokhiev est à la direction de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse pour ce concert tout Berlioz, ce samedi 4 décembre à 20h. Au programme, le monument que constitue la Symphonie fantastique de Berlioz. Elle sera suivie de l’ouvrage Lelio ou le retour à la vie avec, se joignant à l’orchestre le chœur Orfeon Donostiarra de José Antonio Sainz Alfaro et comme récitant, Lambert Wilson.
Sur les artistes participant à ce magnifique concert qui nous attend, qui sont tous de réputation internationale, nous ne nous étendrons pas. Insistons plutôt sur les œuvres qui font le programme et débutons avec les différents mouvements de la dite symphonie, ce chef-d’œuvre d’une générosité absolue composée à vingt-sept ans par un romantique échevelé, une partition aussi vaste et novatrice fondée sur un art de l’orchestration inouï. Avec son appareil instrumental, elle est somptueuse et va conquérir le cœur de son public dès la création. Public qui acceptera d’emblée que les formes traditionnelles de la symphonie ne soient pas respectées, trop corsetées pour son imagination bouillonnante.
Symphonie fantastique, op. 14
“ Épisode de la vie d’un artiste“
I. Rêveries, passions
Largo – Allegro agitato e appassionato assai
II. Un bal
Valse – Allegro non troppo
III. Scène aux champs
Adagio
IV. Marche au supplice
Allegretto non troppo
V. Songe d’une nuit de sabbat
Larghetto – Allegro
Durée moyenne : 50’
D’aucuns diront qu’il faut en prendre l’habitude et que c’est une manière pour certains spectateurs de manifester leur enthousiasme pour ce qu’ils entendent, je parle des applaudissements entre les mouvements, ou même pendant (cf-la première de Mahler récemment). Pour ma part, je pense surtout qu’ils polluent mon écoute et qu’ils expriment leur parfaite ignorance. Voilà, c’est dit.
Pour Lélio, c’est un monodrame lyrique avec musique et paroles d’Hector Berlioz, qui fut créé deux ans après la symphonie, qui doit être entendu immédiatement après, et dont il est la fin et le complément. Les conditions d’exécution à la création sont telles que, on se doute par avance, qu’elles ne pourront être respectées ici. S’il est donné entièrement, la durée moyenne est de cinquante-quatre minutes environ.
Mais qui est donc Lélio ? C’est un compositeur de musique ; c’est le narrateur, l’alter ego de Berlioz.
Il y a six monologues qui se succèdent et qui doivent refléter les plus ardentes préoccupations de Berlioz en 1831, en droite ligne de celles qui ont pu occuper ses esprits dans la fameuse symphonie, en particulier, l’amitié, l’amour, Shakespeare et la passion artistique.
Le rôle de Lélio exige davantage un acteur habile, non chanteur, dixit Hector Berlioz : ce sera donc Lambert Wilson. Il faut d’ailleurs pour ce rôle difficile un “sacré“ acteur. Il souhaite aussi un ténor pour la Ballade, un autre ténor pour le Chant de bonheur. Le ténor à l’ouvrage, c’est Mathias Vidal (dont on a pu apprécier tout le talent dans un récent Cosi fan tutte ) et un baryton énergique pour le capitaine des brigands ! c’est Vincent Le Texier. Au départ, les spectateurs devraient seulement avoir l’acteur visible, et ce n’est qu’au final que tous, chef, choristes, chanteurs peuvent apparaître ! Mise en scène délicate on en conviendra.
I – Monologue de Lélio suivi d’une ballade de Goethe intitulé Le pêcheur chanté par le ténor et dans laquelle Lélio intervient.
II – Monologue de Lélio intitulé : Étrange persistance suivi d’un Chœur d’ombres dans Froid de la mort.
III – Monologue de Lélio intitulé Ô Shakespeare suivi de la Chanson des brigands avec le baryton basse et le chœur d’hommes.
IV – Monologue de Lélio intitulé Comme mon esprit flotte puis, Chant de bonheur – Hymne.
V – Monologue toujours de Lélio : Oh ! Que ne puis-je la trouver suivi à l’orchestre SEUL de La harpe éolienne – Souvenirs
VI – Dernier Monologue, le plus long : Mais pourquoi m’abandonner suivi de fantaisie sur La tempête de Shakespeare : Miranda ! Miranda ! et enfin, dernier monologue : Assez pour aujourd’hui.
Pour ceux qui seraient intéressés davantage par la Symphonie fantastique, cliquez ici
Orchestre national du Capitole