Nous parlons piano, piano classique. Tom Borrow est un tout jeune pianiste. Il vous attend le 10 septembre à 20h au Cloître des Jacobins dans le cadre du Festival Piano aux Jacobins.
Né à Tel Aviv en 2000, Tom Borrow a commencé à étudier le piano à l’âge de 5 ans dans la classe de Michal Tal, avec qui il a étudié pendant 10 ans au Conservatoire de musique de Givatayim. Tout au long des nombreuses masterclasses auxquelles Tom a participé, il a eu le privilège de travailler sous la direction d’artistes et de pédagogues éminents tels que Murray Perahia, Alexander Korsantia. Tom a remporté plusieurs concours, dont le premier prix au « Concours des jeunes artistes » de la radio israélienne et du symphonique de Jérusalem à Jérusalem ainsi que trois premiers prix au concours national « Piano Forever » à Ashdod, dans trois catégories d’âge différentes.
Vous l’aurez remarqué, même si les dates sont moins nombreuses cette année, les artistes ne se déplaçant pas comme ils veulent, la programmation se révèle toujours un atout de choix par son parfait équilibre entre les piliers que représentent certains compositeurs incontournables, les Brahms, Beethoven, Chopin, et des moins connus du public comme Pépin, Vierne, Pierné, Bauer, Froberger. Et cela va jusqu’au choix des œuvres, certaines se devant d’être régulièrement au rendez-vous, Gaspard de la nuit, Ballades et Scherzi de Chopin, Sonate n°3 de Brahms, et d’autres étant livrées à l’esprit de découverte de l’auditoire. On ne sera donc pas étonné de retrouver sous les doigts de Tom Borrow, la très facile, si l’on peut dire !! Sonate n°6 en la majeur de Serge Prokofiev. Elle vient après Chopin et sa Fantaisie en fa mineur op.49 suivi de Polonaise-fantaisie op.61 et le Prélude et Fugue n° 15 de Chostakovitch. Un programme cinq étoiles à l’évidence.
Pour ce qu’il en est de la Sixième, elle vient après un “successfull“ ballet Roméo et Juliette, un non moins réussi opéra Les Fiançailles au couvent, et en même temps qu’un autre ballet, Cendrillon. Prokofiev est de retour en terre soviétique et les commandes et projets se bousculent. La Sixième sera la première des trois “Sonates de guerre“. Elle est en quatre mouvements. Toute la fougue, l’impétuosité du compositeur s’y retrouve , « toute sa sauvagerie, sa richesse d’invention, ses audaces rythmiques mais aussi une rigueur quasi abstraite de l’écriture ainsi qu’une maîtrise quasi absolue de la construction. » Ces pages magistrales de musique pure sont de toute importance et historiquement et esthétiquement. Il va s’en dire que pour l’aborder, il faut plus que du courage, il faut…du culot. Mais le dicton nous dit bien que « la valeur n’attend pas le nombre des années !! »
La Sixième débute par un allegro moderato ouvrant le premier mouvement qui se remarquera par les nombreux changements de tempo avec de l’andante, de l’allegro, du lento, du fortissimo,……Le second mouvement est un allegretto, sorte de spirituel moment de détente, vient le troisième, le très étrange tempo di Walzer lentissimo, tout à fait charmeur, et même caressant et comme empreint de nostalgie. Le finale vivace démarre en trombe comme une rotative infernale.
Avec cette Sixième, Prokofiev a manifestement retrouvé sa fougue pianistique d’antan. Sitôt écrite, l’encre à peine sèche, la partition s’envole vers la gloire. Tous ceux pour qui le nom de pianiste de Sviatoslav Richter titille les oreilles, sachez que l’artiste « frappé par l’extraordinaire clarté de style et la perfection de la construction » décidera de l’inscrire immédiatement à son répertoire.
À noter que le récital de Tom Borrow sera diffusé le lundi 20 septembre à 20h sur France Musique