Le documentariste Thomas Balmès signe un nouveau long métrage et suit son personnage, Peyangki, un jeune moine qui évolue dans un monastère rural du Bhoutan. Quand la télévision et Internet arrivent finalement au dit Pays du Bonheur, Peyangki et les garçons de sa communauté sont happés par le pouvoir des smartphones, qui rivalisent maintenant avec les rituels quotidiens de la vie monastique.
Le jeune moine se passionne pour les chansons d’amour et tombe amoureux sur WeChat d’une jeune chanteuse. Succombera-t-il à l’appel de l’amour et de la ville qui lui permettront de devenir un autre et de faire fi des valeurs bouddhistes qui ont bercé son enfance et sa jeunesse ou finira-t-il par enfiler à nouveau son habit de sagesse rouge et à retourner se réfugier dans les montagnes de l’Himalaya ?
Les images sont belles, parfois à couper le souffle, et nous sommes accrochés aux herbes hautes et aux champignons sur le flanc de la montagne, tétanisés à l’idée que le moindre mouvement puisse briser l’instant magique de la cueillette ou le fil du temps suspendu. Parfois encore elles sont violentes, douloureuses dans la solitude de la nuit quand seul le chuchotis des sms signale que quelqu’un d’autre que nous existe. Le documentaire est fluide, poétique, une sorte de récit initiatique, de film d’apprentissage qui nous interroge personnellement sur nos propres perceptions de la relation et de l’estime de soi à une époque d’ultra-connexion effrayante.
Dans « Sing me a song » comme dans la vie, il y a un avant … et un après ! Oui, juste après l’installation du dernier poteau électrique dans ce village monastique brumeux et reculé où les enfants cesser de fabriquer des couronnes de fleurs et de courir après les papillons pour jouer à la guerre sur leurs écrans, et dans la vie …
Du 23 Septembre au 6 Octobre à l’American Cosmograph
Sing Me a Song, Thomas Balmès (2019), Suisse, France, Allemagne, 99 minutes.
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