Deux amis d’enfance qui font de la musique comme on échange des souvenirs ! La violoncelliste argentine Sol Gabetta retrouve le pianiste toulousain, prophète en son pays, Bertrand Chamayou. Ces deux jeunes artistes en plein épanouissement et musicalement très proches, sont les invités de la saison Grands Interprètes. Ils se retrouvent à la Halle aux Grains dans un programme en duo associant trois grandes sonates, signées Debussy, Poulenc et Rachmaninov.
Né en 1981 à Toulouse, Bertrand Chamayou appartient à la jeune génération des pianistes français qui défend avec conviction le grand répertoire pianistique. Elève des conservatoires de Toulouse puis de Paris, il a tout juste vingt ans, lorsqu’il est lauréat du prestigieux Concours Long-Thibaud. Invité dans le monde entier, il explore divers univers musicaux et fait preuve d’audace et d’imagination dans ses programmations. Bertrand Chamayou aime également partager sa passion pour la musique de chambre et pour la création contemporaine.
Sol Gabetta est née en 1981 à Córdoba en Argentine. Elle a étudié à Madrid à l’Ecole supérieure de musique Reine-Sophie, puis à Bâle et à la Hochschule Hanns Eisler de Berlin. Elle a remporté son premier concours dès l’âge de dix ans, puis le prix Natalia Gutman et plusieurs distinctions au concours Tchaïkovski de Moscou et au Concours international de musique ARD à Munich. Concertiste, elle interprète le répertoire classique, romantique et moderne de Haydn, Dvořák, Tchaïkovski, aux œuvres du XXe siècle.
Bertrand Chamayou et Sol Gabetta sont amis depuis vingt ans. Entre la vitalité débordante du violoncelle de Sol et le piano magistral de Bertrand, c’est l’accord parfait. Ce sont près de quinze ans de connivence artistique, des centaines de concerts à deux. Ils se sont rencontrés à un stage de musique vers l’âge de dix ans, et en sont vite venus à passer leurs vacances dans la famille de l’autre.
Le programme de leur concert toulousain du 11 mars prochain puise dans le riche répertoire qui réunit leurs deux instruments. S’insérant dans la thématique franco-russe des Musicales, ils ont choisi d’associer Debussy et Poulenc à Rachmaninov.
La Sonate pour violoncelle et piano de Claude Debussy, écrite en quelques jours entre la fin juillet et le début août 1915, fait partie des Six sonates pour divers instruments que Claude Debussy avait prévu de composer, toutes dans l’esprit des maîtres français du XVIII° siècle.
Esquissée durant l’été 1940 à Brive-la-Gaillarde où Francis Poulenc s’était réfugié après avoir appris sa démobilisation, sa Sonate pour violoncelle et piano est remaniée huit ans plus tard à la demande du grand violoncelliste Pierre Fournier, le dédicataire de l’œuvre, qui la créa le 18 mai 1949 salle Gaveau, accompagné au piano par le compositeur.
Sergueï Rachmaninov composa sa Sonate en 1901, peu après son Concerto pour piano n°2. Il se remettait alors de trois années de dépression, suite à l’échec de sa première symphonie. La création eut lieu le 2 décembre 1901 à Moscou avec Rachmaninov au piano et Anatole Brandukov, le dédicataire, au violoncelle et fut un succès. C’est un chef-d’œuvre de maturité, d’originalité et de profondeur. Pièce secrète, élégiaque, moins connue que la plupart de ses compositions.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Billetterie en Ligne des Grands Interprètes
Les Grands Interprètes
Bertrand Chamayou (piano) • Sol Gabetta (violoncelle)
Halle aux Grains • lundi 11 mars 2019 (20h00)