Pour son concert du 9 novembre prochain, l’Orchestre national du Capitole, sous la direction de Tugan Sokhiev, reçoit pour la première fois le pianiste hongrois Dénes Várjon. Le concerto n° 2 de Liszt, dont il sera le soliste, sera encadré par deux œuvres de César Franck, compositeur français emblématique de ce style auquel l’orchestre toulousain reste très attaché.
Né à Budapest en 1968, Dénes Várjon a étudié auprès de György Kurtág et Sándor Devich et fréquenté la classe du maître hongrois András Schiff. Il a été lauréat de divers prix et concours (prix Liszt 1997, concours de la radio hongroise, concours Géza-Anda et Leo Weiner de Budapest). Invité à participer à de nombreux festivals (Salzburger Festspielen, festival de Davos, Kissinger Sommer, festival de la Ruhr, Ittinger Pfingstkonzerten, Lucerne Piano Series, etc.), il s’est produit en concert dans le monde entier auprès de grands orchestres (Wiener Kammerorchester, Orchestre de chambre de Lausanne, Tonhalle-Orchester de Zürich, Academy of St. Martin in the Fields, Kremerata Baltica).
Il s’implique également beaucoup dans la musique de chambre, notamment avec András Schiff. Dénes Várjon a enregistré de nombreux albums CD chez Naxos, Capriccio, Hungaroton, Sony Classical et Teldec. Il enseigne aujourd’hui à l’Académie Liszt. Il se produit régulièrement à quatre mains ou a deux pianos avec son épouse Izabella Simon. Tous deux ont organisé ou dirigé un grand nombre de festivals durant ces dix dernières années, le plus récent étant le « kamara.hu » à l’Académie de musique Franz Liszt de Budapest. Dénes Várjon a aussi pu établir une proche collaboration avec le pianiste Alfred Brendel au cours de ces dernières années, travaillant ensemble par exemple sur un projet Liszt pour l’Italie et le Royaume-Uni.
Le Concerto pour piano no 2 en la majeur de Franz Liszt, dont Dénes Várjon sera le soliste, a été achevé en 1861. Il a été créé à Weimar sous la direction de Liszt, un de ses élèves Hans Bronsart von Schellendorff étant au clavier. Sa structure particulière comporte six mouvements enchaînés. Moins connu que le Concerto pour piano no 1, il n’en reste pas moins l’une de ses œuvres les plus célèbres. Liszt a écrit une première version de ce concerto pendant sa période virtuose entre 1839 et 1840. Il l’a ensuite laissé de côté pendant une dizaine d’années avant de le réécrire plusieurs fois. La quatrième et dernière version fut terminée en 1861. Comme pour son premier concerto, Liszt a considérablement remanié la partie de piano.
De César Franck, Tugan Sokhiev dirigera deux œuvres importantes de ce répertoire français dans lequel l’ONCT excelle. Le saisissant poème symphonique Le Chasseur maudit s’inspire de la ballade Der wilde Jäger (Le Chasseur sauvage) du poète romantique allemand Gottfried August Bürger. Franck a parfaitement su traduire l’atmosphère sombre et fantastique du poème, notamment par ses lugubres appels de cor et sa subtile orchestration. La Symphonie en ré mineur qui occupera la seconde partie du concert, est l’œuvre orchestrale la plus connue de César Franck. Il s’agit de son unique symphonie, composée entre 1886 et 1888 et dédiée à son élève Henri Duparc. Très critiquée lors de sa création du fait de sa nouveauté, cette symphonie est devenue un emblème de la spécificité française de la fin du XIXème siècle.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Orchestre National du Capitole
Tugan Sokhiev (direction) • Dénes Várjon (piano)
vendredi 09 novembre 2018 • Halle aux Grains