Né à Londres, Robin Ticciati est violoniste, pianiste et percussionniste de formation. Il a commencé la direction d’orchestre auprès de Sir Colin Davis et de Sir Simon Rattle. Il a intégré le National Youth Orchestra of Great Britain à l’âge de quinze ans. Il a récemment été nommé « Sir Colin Davis Fellow of Conducting » par la Royal Academy of Music. Robin Ticciati entame sa huitième saison en tant que Chef d’Orchestre Principal du Scottish Chamber Orchestra. Outre sa fonction à la tête de cette belle formation, Robin Ticciati est le Directeur Musical du prestigieux Glyndebourne Festival Opera depuis l’été 2014. Il est également nommé Directeur Musical du Deutsches Symphonie-Orchester Berlin à partir de la saison 2017-2018 pour une période de cinq ans. Pour sa troisième venue à Toulouse, dans le cadre de la saison Grands Interprètes, ce jeune et grand musicien a accepté de répondre à nos questions.
ClassicToulouse : Vous avez commencé par étudier le violon, le piano et la percussion, puis vous êtes devenu membre du National Youth Orchestra of Great Britain. Qu’est-ce qui vous a incité à diriger ? Quelle(s) personnalité(s) a ou ont influencé ce choix ?
Robin Ticciati : En fait, j’ai réalisé au fond que je voulais devenir chef d’orchestre très jeune – lorsque j’avais environ 13 ans. J’étais violoniste au sein de l’Orchestre National des Jeunes lorsque Sir Colin Davis est venu nous diriger. J’ai alors réalisé que je ne voulais pas me contenter de jouer d’un seul instrument. Je voulais pouvoir structurer le voyage entier que représente un morceau de musique et, effectivement, « jouer » de tous les instruments ! Colin Davis a été un grand modèle pendant mes années d’adolescence et le départ de mon itinéraire de chef d’orchestre, ceci jusqu’à sa mort. Sir Simon Rattle est également un mentor et un ami.
ClassicToulouse : En janvier 2006, vous avez été appelé afin de remplacer Riccardo Muti au Teatro alla Scala, devenant ainsi le plus jeune chef à y exercer. Comment avez-vous géré cet engagement important ?
R. T. : Je me suis seulement concentré sur la musique !
ClassicToulouse : En 2009, vous êtes devenu le Chef Principal du Scottish Chamber Orchestra. Quelle est pour vous l’importance d’occuper un tel poste permanent ?
R. T. : Mon contrat initial avec cet orchestre était établi pour une période de trois ans, mais je l’ai prolongé deux fois – car ces musiciens forment un orchestre merveilleux. Vous ne pouvez faire que si peu en trois ans. Vous pouvez faire un peu plus en six ans et puis, pour aller au-delà, il fait bien neuf ans. Nous pouvons vraiment développer ainsi une véritable relation et repousser les limites de notre action musicale. Je les ai poussé, ils m’ont poussé – il y toujours un ailleurs où se rendre. Et il est très bon d’occuper longtemps un tel engagement permanent avec un orchestre et de s’efforcer de toucher le public qui aime cet orchestre et nous accompagne dans notre itinéraire.
ClassicToulouse : En 2017, vous deviendrez le Directeur Musical du Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, à la suite de Tugan Sokhiev. Comment envisagez-vous cette nouvelle responsabilité ?
R. T. : L’idée d’occuper ce poste afin de faire évoluer les choses dans la communauté berlinoise (et au-delà dans tout le champ musical) avec un groupe si ouvert et si dynamique que le DSO, est vraiment passionnante. L’histoire du répertoire avec le DSO est considérable et notre relation n’en est qu’à son enfance. Il y a donc tellement de chose à espérer : qu’est-ce qui doit être entretenu ? Qu’est-ce qui doit être révélé ? Qu’est-ce qui doit être dépoussiéré ? Je veux que nous évoluions constamment, moi, eux et NOUS.
ClassicToulouse : Depuis 2014, vous êtes le Directeur Musical du Festival d’Opéra de Glyndebourne, une prestigieuse institution lyrique. Comment vous organisez-vous pour partager cette important mission avec vos activités de chef d’orchestre ?
Plus généralement, comment partagez-vous vos activités entre l’opéra et le concert ? Avez-vous une préférence ?
R. T. : Je n’ai aucune préférence entre l’opéra et le concert – de même que je n’aime pas plus le soleil que la pluie, ou le poisson plus que la viande… Je me sentirais perdu sans l’autre activité dans ma vie ! Ainsi l’opéra, que ce soit à Glyndebourne ou au Metropolitan Opera de New York, et les concerts nourrissent de la même manière ma vie musicale.
ClassicToulouse : Vous allez partager votre prochain concert toulousain avec Maria João Pires. Vous avez déjà fait de la musique ensemble ?
R. T. : Oui, à plusieurs occasions. Elle m’a aussi accompagné en tournée avec le Scottish Chamber Orchestra en Europe (et en France) en 2015.
ClassicToulouse : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le programme ?
R. T. : Je ne peux pas imaginer meilleure partenaire que Maria João Pires pour explorer le mysticisme possible du dernier concerto pour piano de Mozart et pour essayer de découvrir ce que le compositeur pensait à propos de cette œuvre.
Merci pour ces réponses.
Propos recueillis par Serge Chauzy
Une chronique de ClassicToulouse
Scottish Chamber Orchestra
Robin Ticciati (direction)
Maria João Pires (piano)
samedi 04 février 2017 à 20h00 – Halle aux Grains
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