Depuis le tout début mois de septembre, la Fondation Espace Ecureuil pour l’art contemporain s’est enfin réapproprié ses illustres locaux, du 3 place du Capitole. Une série de six nouvelles expositions est programmée pour cette nouvelle année mais aussi des ateliers, des tables rondes, des interludes et des conférences en histoire de l’art. Un vaste programme pour redémarrer la saison au cœur d’un véritable espace d’échanges et de médiation, de démonstration et de rencontres.
La Fondation revoit le jour, place du Capitole
A l’occasion de cette rentrée, les locaux de la Fondation Espace Ecureuil ont fait peau neuve. Le temps d’une seule saison au 42 rue du Languedoc, que le manque se faisait sentir : l’équipe « rentre finalement à la maison, place du Capitole ». Ouverte en janvier 2004, la Fondation fête ses 12 ans, a vu passé quelques 220 artistes dans près de 65 expositions. Elle a même atteint depuis le score de 259 000 visiteurs. Elle propose à ses visiteurs tout public et ce depuis le départ, une ouverture, un certain regard sur l’art contemporain. La mise en avant de cet art passe par des expositions régulières, des ateliers de conception et d’écriture, des tables rondes, des rencontres, des animations éducatives et des conférences.
Une 12ème saison ébauchée par « Témoignage futur »
Le programme de cette nouvelle saison 2016-2017 se veut dense et attrayant. Il a d’ailleurs débuté le 1er septembre de manière tout à fait singulière : comme pour renouer avec son public, la Fondation est allée au contact des passants au moyen d’une performance dansée intitulée « Témoignage futur ». La danseuse, plasticienne et comédienne Jeanne Morel et le designer, musicien et architecte Paul Marlier se sont interrogés sur le futur : le futur qui fait peur, la beauté de ce futur, le futur de la nature et « l’énergie qu’on veut lui donner ».
Un opéra performance délivré par le collectif Vulpès Vulpès dont il font partie, fût l’occasion de d’évoquer les évolutions du corps humain et les préoccupations liées à la nature et l’environnement dans ce futur incertain. Par la suite, et jusqu’au 10 septembre, des installations subsistaient sur ce thème toujours. Plus surprenant encore, Jeanne Morel et quelques danseurs ont pu investir la vitrine de la fondation pour des apparitions dansées éphémères, à partager avec les passants. Les deux artistes ne voulaient pas d’un spectacle que l’on consomme à une date et une heure précise mais plutôt un rendez-vous improvisé et inattendu avec un public qui n’est pas forcé d’entrer : « Quand vous venez, il y a ce qu’il y a. Parfois, il n’y a pas grand chose et parfois, il y a beaucoup ».
La suite de cette programmation est prévue pour la mi-novembre (du 10 novembre 2016 au 25 février 2017) afin de faire place à la céramique d’art de Jean-Pierre Viot et Haguiko : « HAD hier, aujourd’hui, demain ». Il est mis au cœur de cette exposition, l’exploration de la notion du temps par le travail récurrent d’un objet usuel notamment : le bol. Cette exposition sera également le support du projet pédagogique porté par la Fondation, qui réunira cette année une centaine de classes.
Puis « Black Incarnation » du 9 mars au 29 avril 2017, dans le cadre de la biennale couleur et design organisé par l’Institut supérieur couleur image design, permettra un éclairage certain sur le noir, en tant que couleur, dans notre histoire, dans sa forme, sa matière, son utilisation mais aussi ce qu’il éveille chez nous ou le noir en tant qu’objet. A ce titre, la Fondation accueillera une dizaine d’artistes dont le photographe Gregor Törzs, Nathalie Leté, à la fois illustratrice, céramiste et plasticienne ou encore le travail de la cire de Mona Oren.
Et avant eux, des acteurs majeurs de l’art contemporain ont par leurs œuvres notamment, franchi le seuil de la Fondation : l’extraordinaire camouflage de Liu Bolin ou le travail délicat et poétique du tissu et du motif d’Emilie Faïf, pour ne mentionner qu’eux.
La Fondation, au cœur du paysage culturel toulousain
La Fondation est également partenaire de nombreux acteurs culturels dont Les Jardins Synthétiques qui accueilleront le défilé de manteaux de l’artiste Chantal Fochesato, exposés du 24 juin au 10 septembre dernier, la Biennale de design, la librairie Ombres blanches qui propose une bibliothèque éphémère le temps des expositions ou bien encore la Médiathèque José Cabanis.
Et puis enfin, un cycle de conférences en histoire de l’art démarrera en octobre jusqu’au mois de juin, animé par Sylvie Corroler-Talairach, directrice de la Fondation Espace Ecureuil. Au rythme d’une conférence par mois, il sera ainsi permis d’évoquer le fonctionnement de l’art contemporain par diverses thématiques : l’art et les institutions, le marché de l’art, la valeur d’une œuvre, le rôle d’un commissaire, entre autres.
Marjorie Lafon
Fondation Espace Ecureuil pour l’art contemporain
3 place du Capitole
Crédits Photos
Liu Bolin © F. Talairach
Emilie Faïf © F. Talairach