Le cycle, proposé par Catherine Kauffmann-Saint-Martin, des concerts à l’orangerie de Rochemontès se poursuit dans l’harmonie, la sérénité et néanmoins la passion. 2015-2016 privilégie la participation des musiciennes : Honneur aux dames !
Le deuxième concert de cette saison porte un titre étrange : « Double jeu ». Il sera assuré par la grande pianiste franco-lituanienne Mūza Rubackytė, une artiste réputée dans le monde entier notamment comme interprète privilégiée de Franz Liszt, mais très ouverte aux répertoires rares. En avant-première de son récital parisien (le 11 mars salle Gaveau) elle a conçu pour le public de l’orangerie de Rochemontès, un programme inédit composé avec imagination.
Née dans une famille de musiciens, Mūza Rubackytė a donné son premier concert à l’âge de 7 ans avec l’Orchestre de Chambre de Lituanie. Elle a poursuivi ses études au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou. La pianiste a été lauréate du Concours « All-Union » de Saint-Pétersbourg destiné à élire les meilleurs musiciens de l’Union Soviétique, et également du Concours International de Budapest (Liszt-Bartók) ainsi que du Concours International « Grands Maîtres Français » organisé par l’Association Triptyque (créée par Ravel, Dukas et Roussel). Après le Concours de Budapest, et en attendant l’indépendance de la Lituanie, elle a vécu privée de passeport jusqu’en 1989, date à laquelle elle a enfin pu quitter l’URSS. De 1996 et 1999, elle a résidé à l’Abbaye de La Prée en tant qu’artiste invitée de l’Association « Pour Que l’Esprit Vive ». Elle est également missionnée par l’ADATEC du Conseil Régional de la région Centre. Actuellement elle enseigne à l’Académie de Musique de Lituanie et au Conservatoire Serguei Rachmaninoff, à Paris. Elle fait partie des jurés des Concours Internationaux de Vilnius et de Riga.
Mūza Rubackytė – Photo Martynas Aleksa –
On peut admirer son talent dans les plus grandes salles de concert du monde : Théâtre de Champs Elysées, Wigmore Hall à Londres, Concertgebouw d’Amsterdam, Philharmonie de Saint-Pétersbourg, Salle Tchaïkovski de Moscou ainsi que dans des organisations de prestige aux Etats-Unis et en Scandinavie. En France, elle a participé aux Festivals de La Chaise-Dieu, de Sarlat, de Bergerac, de la Côte d’Emeraude, puis aux Festivals de « La Grange de Meslay », de Quimper ou encore au Festival « Hector Berlioz », aux Fêtes Romantiques de Nohant, à Piano à Riom, Piano aux Pyrénées, au Festival de Radio France Montpellier, au Festival Liszt à Munster… Mūza Rubackytė a récemment enregistré un très bel album CD consacré à la musique pour piano de Louis Vierne.
Présenté par le musicologue Marc Laborde, le programme de son récital du 14 février prochain s’articulera autour de trois compositeurs : Robert Schumann, Sergei Prokofiev et Mikalojus Konstantinas Čiurlionis. Si les deux premiers n’ont nul besoin d’être présentés au public mélomane, le troisième sera probablement l’objet d’une découverte pour la plupart d’entre eux. Né le 22 septembre 1875 à Senoji Varėna et mort le 10 avril 1911 à Pustelnik, le Lituanien Čiurlionis, à la fois peintre et compositeur, est l’auteur de quelque 300 compositions dans des domaines variés (piano — dont de nombreux préludes et fugues —, orgue, musique de chambre, orchestre, chœurs…) et de quelques 300 tableaux, dans la mouvance du symbolisme et de l’Art nouveau. Le récital dominical de Mūza Rubackytė offrira ainsi l’occasion rare de découvrir la double passion de ce compositeur, aux côtés des conflits, de la jubilation à la dépression, de Robert Schumann et de la traversée du miroir de Sergueï Prokofiev de la paix à la guerre.
Serge Chauzy
Une chronique de ClassicToulouse
Renseignements, réservations :
http://concertarochemontes.festik.net
Site Internet :
http://concertarochemontes.org/
Le dimanche 14 février, à 16h30 – Orangerie de Rochemontès