L’un des derniers concerts de la saison de l’Orchestre national du Capitole réunit trois noms de compositeurs emblématiques de la transition du classicisme vers le romantisme. Tugan Sokhiev dirigera la belle ouverture de « l’opéra des opéras » (dixit Richard Wagner), le Don Giovanni de Mozart, ainsi que la quatrième des symphonies de maturité de Mendelssohn, la Symphonie Italienne, œuvre solaire, baignée des souvenirs ramenés d’Italie par le compositeur. En outre, le troisième concerto pour piano de Beethoven, datant de 1802, sera interprété en soliste par un grand artiste israélien révélé à Toulouse lors du dernier festival Piano aux Jacobins, Inon Barnatan. Un programme musical particulièrement attractif.
Le pianiste israélien Inon Barnatan sera le soliste du Concerto n° 3 de Beethoven
Lauréat de la bourse Avery Fisher, Inon Barnatan se produit en récital notamment au Carnegie Hall, au Kennedy Center de Washington, au Wigmore Hall de Londres et au Concertgebouw d’Amsterdam. Il est membre de l’Association de Musique de Chambre du Lincoln Center. Il partage l’affiche avec de grandes phalanges symphoniques internationales comme l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, les orchestres symphoniques de Philadelphie et San Francisco, The Academy of St Martin in the Fields, le DSO de Berlin, l’Orchestre du National Arts Centre et l’Orchestre de la Suisse Romande. Inon Barnatan est premier artiste en résidence pour trois saisons de l’Orchestre philharmonique de New York. Parmi les temps forts de cette saison figurent ses concerts aux côtés de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, de l’Academy of St Martin in the Fields, de l’Orchestre philharmonique Royal de Stockholm, de l’Orchestre national de France ou encore des orchestres symphoniques de Milwaukee et d’Atlanta. Il se produit en récital au Wigmore Hall de Londres, au festival Piano aux Jacobins de Toulouse, au Festival Chopin de Varsovie, au Harris Theater de Chicago, à l’occasion des Celebrity Series de Boston, ainsi qu’avec l’Association de Musique de Chambre du Lincoln Center de New York.
Inon Barbatan sera donc à Toulouse le soliste du Concerto n° 3 de Beethoven. Commencé en 1800, achevé en 1802 et publié en 1804, ce concerto marque l’entrée de Ludwig van Beethoven dans sa période de maturité. Proche de la Symphonie n°3 « Héroique » par sa véhémence, l’œuvre témoigne aussi de sa dette à l’égard des vingt-sept concertos de Mozart. On sait que Beethoven connaissait, interprétait et aimait profondément le répertoire classique. Le thème qui ouvre son propre concerto entretient une filiation avec celui du Concerto n°24 en ut mineur (la même tonalité symbolique à trois bémols) de Mozart.
Ce concerto sera précédé de l’ouverture de Don Giovanni, l’une des œuvres lyriques majeures de Mozart que Tugan Sokhiev affectionne particulièrement. Elle résume les deux faces antinomiques de ce « dramma giocoso ».
Enfin, le programme du concert s’achèvera avec la Symphonie n°4 de Felix Mendelssohn, baptisée « Symphonie Italienne ». En mai 1831, Hector Berlioz, alors en villégiature à Rome, fait la connaissance de Felix Mendelssohn. Ensemble, les deux compositeurs parcourent la campagne romaine et découvrent les danses et les chants populaires italiens. Commencée en 1831 à Rome, la Symphonie Italienne est achevée deux ans plus tard. Mendelssohn y développe une définition nouvelle du voyage romantique. Alors que Franz Schubert ou Robert Schumann, quelques années plus tard, exalteront la figure du Wanderer, cet errant incapable de trouver le repos, Mendelssohn invoque un autre type de trajet. Lumineuse, rayonnante, l’œuvre est une sorte d’hommage aux paysages italiens.
Serge Chauzy
une chronique de Classic Toulouse
Orchestre National du Capitole