Le prochain concert des Clefs de Saint-Pierre, le 19 janvier, donne carte blanche à un pupitre particulier et stratégique de l’orchestre symphonique. Celui qui réunit la panoplie d’instruments la plus riche qui soit, et que l’on nomme la percussion. Le Trio Achronik rassemble trois musiciens aux multiples talents tous membres de l’Orchestre National du Capitole. Thibault Buchaillet, Émilien Prodhomme, Aurélien Hadinyak équipés de leurs percussions, marimbas, vibraphones et avec l’apport de bandes sonores présentent un programme d’un éclectisme réjouissant : Johann Sebastian Bach est entouré de Tōru Takemitsu, Thierry de Mey et Jérôme Bertholon dont la pièce sera jouée en création.
La saison de musique de chambre des Clefs de Saint-Pierre poursuit avec persévérance et grand succès sa démarche originale qui permet aux mélomanes de retrouver les musiciens de l’Orchestre National du Capitole dans l’intimité de petites formations. Aucune autre entité musicale n’ouvre à ce point les possibilités d’associations instrumentales.
Pour ce prochain concert, les trois jeunes percussionnistes proposent un panorama original des possibilités de leurs instruments. Le champ des possibles qui s’ouvre pour eux est immense, leurs instruments, leur virtuosité sont multiples et les œuvres peuvent être abordées de diverses manières.
Sous forme de kaléidoscope, le programme qu’ils présentent explorera donc le répertoire transcrit, avec deux Sonates en trio pour orgue de Johann Sebastian Bach, mais aussi des œuvres composées spécifiquement pour leurs instruments comme Rain Tree (Arbre à pluie) pour deux marimbas et vibraphone du japonais Tōru Takemitsu. Souvent considéré comme un « pont » entre les cultures japonaise et occidentale (rôle qu’il n’a jamais revendiqué), Takemitsu désirait bien davantage dépasser la vieille opposition Orient-Occident pour aboutir à une universalisation de toutes les cultures, sans réelle démarcation entre elles.
Le travail du percussionniste est aussi un moment d’interrogations sur les liens entre musique et mouvement, interrogations cristallisées par Thierry de Mey dans Silence must be en 2002 : une pièce pour… chef d’orchestre solo ! Ce musicien et cinéaste belge, fondateur de l’ensemble de musique contemporaine Maximalist !, participe à d’autres ensembles importants comme Musiques Nouvelles et Ensemble Ictus, pour lesquels il a composé plusieurs œuvres. Il a également intégré une classe de l’IRCAM où il a développé plusieurs programmes d’informatique musicale.
Enfin, le jeune compositeur Jérôme Bertholon proposera une pièce pour trio de percussions (divisées en trois familles d’instruments : peaux, bois et métal) et bande sonore, créée spécifiquement et présentée pour la première fois lors de ce concert. Les influences dont se réclame Jérôme Bertholon vont du Moyen-Âge au XXème siècle en ce qui concerne la tradition écrite, mais comprennent aussi certains aspects des musiques traditionnelles, de la musique électronique populaire, du rock et du métal.
La curiosité musicale est un bien gentil défaut !
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
Saint-Pierre des Cuisines
lundi 19 janvier 2015 à 20h00
.