Le prochain concert d’abonnement de l’Orchestre National du Capitole renouvelle la coopération musicale particulièrement fructueuse entre la phalange toulousaine, son directeur Tugan Sokhiev et le grand violoniste israélien d’origine ukrainienne Vadim Gluzman. Cet artiste d’exception, dont la virtuosité sans faille n’est qu’une façon naturelle de jouer, possède des qualités purement musicales qui en font l’un des violonistes les plus accomplis du moment. Il sera le soliste du concerto n° 2 de Prokofiev. Deux grandes partitions classiques encadrent cette œuvre enflammée : la symphonie n° 35 dite « Haffner » de Mozart et la 4ème symphonie de Beethoven.
Vadim Gluzman, immense musicien de nationalité israélienne, né en Ukraine en 1973, est à la fois imprégné de la grande tradition russe du violon et déploie un jeu d’un dynamisme résolument moderne. La musique de Prokofiev répond justement à ces deux exigences. Son concerto n° 2 sera ici servi par l’un de ses interprètes les plus éblouissants, comme en témoigne le récent Diapason d’Or reçu pour son enregistrement des sonates violon-piano du compositeur russe. Ecrit en 1935 (soit près de 20 ans après son premier concerto) et créé à Madrid la même année par Robert Soetens, son commanditaire, ce concerto se distingue nettement de son prédécesseur. Plus lyrique et classique que le concerto pour violon n° 1, cette partition a longtemps été plus populaire auprès des musiciens. Elle a été rédigée alors que le compositeur faisait des aller-retours fréquents entre Paris et Moscou, peu avant de s’établir dans la capitale russe en 1936. L’œuvre est contemporaine de son ballet Roméo et Juliette et de son concerto pour violoncelle.
Le concert s’ouvrira sur la 35ème symphonie, l’une des plus accomplies de Mozart. En juillet 1782, le compositeur de 26 ans reçoit la commande d’une Sérénade de la part du bourgmestre de Salzbourg, le fameux Haffner. A cette époque, alors qu’il n’est plus – pour son plus grand bonheur – au service du Prince-Archevêque Colloredo de Salzbourg, Mozart, en homme libre, s’installe à Vienne, se marie avec Constanze Weber, apprécie le succès de son opéra L’Enlèvement au Sérail. A la fois agacé et intéressé, il s’amuse de voir ceux qui le méprisaient s’adresser à lui en tant que compositeur reconnu. Le résultat s’avère néanmoins d’une beauté insurpassable faite d’énergie et de finesse.
La Symphonie n° 4 en si bémol majeur, de Beethoven, complète le programme de ce concert. Appartenant au cycle des symphonies « paires » réputées plus tranquilles ou paisibles que ses symphonies impaires, majestueuses ou révolutionnaires, elle contraste en effet de manière frappante avec l’« Héroïque » 3ème symphonie et l’explosive 5ème. Schumann disait que cette pièce était « une menue dame grecque prise entre deux dieux nordiques. » En 1806, Beethoven vivait le moment le plus paisible, peut-être le plus heureux, de sa vie. Du mystère de l’introduction à l’allégresse du final, cette partition est néanmoins animée d’une joie lumineuse soutenue par un rythme toujours présent.
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
Détail des informations, s’adresser à :
Orchestre National du Capitole de Toulouse – Service location BP 41408
31014 Toulouse Cedex 6.
Renseignements, détail complet de la saison et réservations :
Programme du concert donné le 24 octobre à 20 h à la Halle aux Grains de Toulouse
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