Pour sa 3e édition, le FIFIGROT propose pour la 1ere fois un GroPrix de littérature.
« On est allé dénicher des livres rares, édités dans l’année qui recevront le label Groland. Évidemment, notre sélection est d’ores et déjà vivement recommandée par la présipauté pour patienter jusqu’à la remise du Groprix lors de la cérémonie de clôture ».
Derrière ce « on », se trouvent Manu Jardin, Gerard Trouilhet, Benoit Delépine, Jean-Pierre Bouyxou, Patrick Raynal, Noël Godin. Voici les 9 ouvrages retenus cette année :
DELIRUM, de Philippe Druillet, avec David Alliot / éditions Les arènes
« Mon père était chef de la Milice dans le Gers. Ma mère et lui étaient des fascistes convaincus. En août 1944 — j’avais deux mois à peine —, ils se sont enfuis, bébé en bandoulière, d’abord à Sigmaringen, puis en Espagne. La voilà mon histoire. La voilà ma famille. La voilà ma jeunesse. Depuis trop longtemps, je vis avec les fantômes d’un passé qui me révulse. Aujourd’hui, j’ai décidé de tout envoyer valser et de ne plus rien cacher. »
Ce qu’en dit le FIFIGROT : Druillet « vide son sac ». Il raconte son enfance et ses parents « fascistes convaincus », « parce que dans ce pays, cela commence à sentir aussi mauvais qu’en 1930″. Il exorcisera ce passé par sa passion pour la bande dessinée à qui il procurera avec quelques autres, ses lettres de noblesse. Avec son parcours d’artiste, on assiste au début de Pilote, à sa participation à la création de Métal Hurlant. Sa vie personnelle n’est pas épargnée, des galères qu’il noie dans l’alcool et la drogue, mais auxquelles il survivra. Il est un des grands témoins du 9e art.
Ce qu’en dit le Huffington Post : « Druillet est vivant, son œuvre immortelle, mais ses souvenirs impressionnent par leur morbidité et leur noirceur, décrivant une vie chaotique et jalonnée de drames.[…] Ces mémoires sont pourtant parsemés de passages très drôles, truculents comme peut l’être l’artiste. »
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CONSTELLATIONS – TRAJECTOIRES RÉVOLUTIONNAIRES DU JEUNE 21e SIÈCLE, du collectif Mauvaise Troupe / éditions de l’éclat
« De ces dix dernières années, nous avons encore le souvenir. De leurs révoltes, de leurs insoumissions, nous sommes nombreux à ne rien vouloir oublier. Nous savons pourtant que nous vivons dans un monde qui s’en emparera, nous en dépossédera afin que des enseignements n’en soient jamais tirés et que rien de ce qui est advenu ne vienne repassionner les subversions à venir. Pour extirper cette mémoire d’un si funeste destin, nous avons fait un « livre d’histoires ». Des histoires d’inadaptés, de rétifs, des histoires de lutte contre ce même ordre des choses qui menace aujourd’hui de les ensevelir sous son implacable actualité […] »
Ce qu’en dit le FIFIGROT : D’une richesse séditieuse galvanisante, l’histoire des révoltes épicées en tous domaines des treize dernières années débouchant sur l’exploration des nouvelles façons d’ « inventer une vie immédiate » narguant toute espèce de contrainte. Un pavé exceptionnel pour nous mettre les yeux en face des troubles et « repassionner les subversions ».
L’introduction est à lire ici, le sommaire là.
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MIDI-MINUIT FANTASTIQUE, volume 1, sous la direction de Michel Caen et Nicolas Stanzick / éditions Rouge Profond
Ce qu’en dit le FIFIGROT : De 1962 à 1970, la mythique revue Midi-Minuit Fantastique contribua, plus que toute autre, à sortir le cinéma fantastique de son ghetto culturel. Cette somptueuse réédition intégrale est enrichie de documents inédits. Chaque volume (quatre sont prévus) comporte, en outre, un précieux DVD de bonus.
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CINÉMA EXPÉRIMENTAL. ABÉCÉDAIRE POUR UNE CONTRE-CULTURE, par Raphaël Bassan / éditions Yellow Now
Ce qu’en dit le FIFIGROT : Meilleur spécialiste français de l’avant-garde cinématographique, l’auteur rassemble ici ses principaux textes écrits depuis 1977. Sans souci d’exhaustivité, mais avec une érudition sans faille, il fait ainsi découvrir tout un pan, vertigineusement riche et scandaleusement méconnu, de l’histoire du 7e art.
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LE CRÉPUSCULE DES BÉBÉS, de Dominique Delpiroux / éditions Empreinte- pépite du Sud
Ce qu’en dit le FIFIGROT : Le crépuscule des bébés nous interroge sur le devenir de l’humanité. Un commissaire à la recherche d’un serial killer humanosse né de la recherche pour pallier à l’infécondité qui règne sur terre. Nous sommes en 2100 à Toulouse, une romance se tisse également dans ce décor apocalyptique de fin du monde pour trouver peut-être une réponse.
La rencontre avec l’auteur sur TLT est visible ici.
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LA FIN DU MONDE A DU RETARD, de J.M.Erre / édition Buchet Chastel
Ce qu’en dit le FIFIGROT : La fin du monde a du retard est un roman constamment drôle sur le thème des théories du complot.
Les héros en sont Julius et Alice qui s’évadent de la clinique psychiatrique où ils sont traités pour amnésie rétrograde. Leur quête est de déjouer l’entreprise d’une organisation qui menace le monde et de retrouver leur passé.
Mais perdre la mémoire peut être un moyen de se protéger, et la retrouver, révéler bien des surprises.
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LA FAUX SOYEUSE, d’Éric Maravélias / édition Série noire
Ce qu’en dit le FIFIGROT : Ou « les confessions d’un enfant du siècle », celles de Franck, toxicomane qui nous raconte sans fard sa banlieue des années 80 ,qui se transforme peu à peu avec l’arrivée et la découverte de l’héroïne, du sida , jusqu’à la fin des années 90.
C’est un roman très noir, qui décrit précisément la désespérance des banlieues, le trafic des stupéfiants et leur infernale dépendance dans un récit humain, réaliste, coup de poing, mais malgré tout poétique.
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AUX ANIMAUX LA GUERRE, de Nicolas Mathieu/ édition Actes sud actes noirs.
Ce qu’en dit le FIFIGROT : Avec la fermeture d’une usine dans les Vosges, c’est la fin des illusions et le début d’une nouvelle bataille où surgissent mesquineries, coups bas, mal-être, mais aussi parfois une certaine solidarité. C’est le big bordel ! L’espoir de sortir de ce merdier est rendu pire encore par des salauds qui ont la « bonne idée » de kidnapper une nana. Ici, pas de point de vue moralisateur. Juste le regard éveillé d’un auteur talentueux, perché tel un héron qui observe cette terrible histoire au goût de « Louise Michel » de Kervern et Delépine, mais sauce moutarde, avec du poivre de Cayenne… (Nadine Monfils)
Ce qu’en dit l’EXPRESS : Nicolas Mathieu est un styliste du fait. Ce qu’il raconte marche dans le réel, mais vole dans la poésie noire. Il possède déjà un ton, une façon de balancer ses phrases comme des soupirs ou comme des baffes. C’est surtout un dialoguiste hors pair.
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