Les 11 et 12 juillet 1992 Tosca était diffusé dans 107 pays, filmé aux heures et lieux de l’action [1]. Quelques années plus tard, Bernard Chambaz tombe par hasard sur cet extrait qui montre un homme en chemise à jabot blanche ; qui chante quelque chose qu’il ne connaît pas. L’air l’émeut profondément. Le 11 juillet 1992 disparaissait Martin, le fils de Bernard Chambaz. Puccini est né à Lucques à deux pas de la cathédrale Saint-Martin. Hasards objectifs desquels naît une sorte d’impératif catégorique pour Bernard Chambaz : il doit écrire un livre sur Puccini.
C’est un roman biographique, une biographie littéraire, un petit livre tendre et drôle, pertinent et impertinent. Un autre Puccini. Le Puccini des anecdotes, collectionneur de voitures, de maisons, de fusils, de femmes, bon vivant et gros fumeur. Le Puccini qui s’achète une bicyclette avec les recettes de Manon Lescaut, travaille les allitérations pour son ode au dentifrice, aime l’argent, hésite à composer un Méphistophélès et à se faire greffer des c… de gorille, voyage beaucoup mais déteste les mondanités. Un Puccini sensible qui redoute le vieillissement, qui craint la mort.
À propos de l’air final E lucevan le stelle, on rapporte que Verdi soi-même en a été ému et impressionné. […]
Puccini place l’émotion au principe de l’art, il a raison.
[1] Brian Large. Tosca, In the settings and at the time of Tosca. C. Malfitano, P. Domingo, R. Raimondi, Z. Mehta. 1992.
Rencontre avec Bernard Chambaz, Contre UT… 1, Université Toulouse 1, 30 janvier 2014.
Une chronique de Una Furtiva Lagrima.