François Tanguy revient à Toulouse avec « Onzième », nouvelle création accueillie au Théâtre Garonne.
Depuis plus de vingt ans, le Théâtre du Radeau de François Tanguy est invité à montrer ses incroyables objets scéniques au Théâtre Garonne, à Toulouse. Être spectateur du Théâtre du Radeau c’est accepter de se laisser entraîner hors des sentiers rebattus de la dramaturgie. C’est ouvrir en grand ses facultés de perception face à l’infini des perspectives mystérieuses qui s’ouvrent à l’œil et à l’oreille. C’est être aveuglé par les images fulgurantes d’une succession de tableaux vivants dans un ballet de corps éclairé par la grâce.
La nouvelle création de François Tanguy, « Onzième », arrive donc à Toulouse. Le titre se réfère au quatuor à cordes de Beethoven, « Serioso », tout en signalant la onzième création, depuis 1986, de la compagnie basée au Mans. Si le précédent spectacle, « Ricercar », laissait le texte faire irruption dans ce théâtre d’ombres et d’apparitions baigné de musique et de lumière, ce dernier opus met la parole sur le devant de la scène. Des extraits des « Démons » et des « Frères Karamazov » de Dostoïevski dialoguent avec « Le Chemin de Damas » de Strindberg, ou encore « Richard II » de Shakespeare, « la Divine Comédie » de Dante, « le Journal » de Kafka. Il est question des tragédies du XXe siècle et des combats sanglants du bien contre le mal. On y entend des notes de Purcell, Sibelius, Schubert, Berio…
Jérôme Gac
Du 3 au 11 février, du lundi au samedi, 20h30, au Théâtre Garonne, 1, avenue du Château d’eau, Toulouse. Tél. 05 62 48 54 77.