Flippant !
Grippe aviaire ou porcine, SRAS, H1N1, voilà des appellations qui renvoient à des souvenirs récents et particulièrement anxiogènes. Le dernier opus de Steven Soderbergh surfe sur le sujet et traite d’une pandémie à l’échelon planétaire. Malgré un casting de luxe (Matt Damon, Laurence Fishburne, Jude Law, Kate Winslet, Gwyneth Paltrow), le réalisateur américain ne s’attarde sur aucun profil. Pas de premier rôle ici mais une action qui s’égrène en termes de jours à une vitesse angoissante car elle se cale sur la propagation du virus dans le monde. Mais celui qui a signé les trois célèbres « Océan’s » ne pouvait pas se contenter d’un docu-fiction sur ce sujet. Il en profite pour introduire et souligner les effets collatéraux d’une pareille catastrophe. Sans oublier personne. Il en est ainsi des labos pharmaceutiques, cloués au pilori du mercantilisme le plus effréné, des politiques incapables de prendre une décision, de l’administration totalement dépassée en termes de logistique, de la presse sous toute ses formes amplifiant l’évènement et créant la panique, d’internet se transformant en nid de gourous irresponsables. Et puis il y a l’Homme, seul devant sa peur, se transformant en fauve, pour se sauver, pour sauver son enfant, pour sauver son village. Steven Soderbergh n’échappe pas, et c’est dommage, à des américanismes bien désuets aujourd’hui : le médecin courageux qui s’inocule lui-même le vaccin afin de le tester, ou bien encore celui qui donne sa dose salvatrice à un tout jeune enfant, et d’autres encore plus kitsch. Cela dit, le film fonctionne grâce à un montage au cordeau et, même si parfois la logorrhée médicale nous laisse sur le flanc de nos connaissances, avouons que l’on sort de là un peu flippé.
Robert Pénavayre
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