L’Espace Culturel Altigone propose incontestablement une liste de grands noms du spectacle (ici). Néanmoins, l’Espace demeure une scène qui laisse grande place à la fois à de nouveaux projets artistiques mais également à des artistes moins médiatisés ou régionaux.
Altigone : ses marqueurs et ses découvertes artistiques
Tel un véritable « marqueur » pour l’équipe d’Altigone, la Compagnie théâtrale de l’Esquisse revient comme chaque année et propose sa série de reprises et de créations. Partenaire de la salle depuis 1998 maintenant, la compagnie présentera son traditionnel mois de Molière au mois de janvier : avec Les Fourberies de Scapin, Le Malade imaginaire, l’Avare et Le Médecin malgré lui. Pour ce qui est des créations, l’on pourra profiter des chassés croisés et autres quiproquos de Georges & Georges d’Eric-Emmanuel Schmitt, les 17, 18 et 19 novembre ou les questionnements aussi bien intérieurs qu’extérieurs du Petit Chaperon Rouge, le 25 mars prochain.
Au croisement de la soul, du jazz, de la pop et bien d’autres genres, le groupe toulousain Sugar Bones s’inscrit dans un univers singulier. Créé en 2014, le sextet remarqué sur la scène de nombreux festivals dont Musicalarue ou Swing in the Wind notamment, proposera sa pop/soul teintée de cuivres, avec désormais huit musiciens, le 4 mars prochain à l’Espace Culturel Altigone.
« Es ist nur ein mantel » ou « Ce n’est qu’un manteau » est une création de Christine Blanchard, interprétée par Virginie Costet et Gilles Jacinto. Le duo de danse contemporaine confronte puissance, impulsivité et émotions dissimulées : le tout pour explorer les états du corps par le jeu de 51 manteaux, deux chaises, une femme et un homme. Au cœur de la chorégraphie, l’idée d’explorer les limites du danseur et le rapport à l’épuisement. La création programmée le 16 décembre, fait suite à une résidence au sein de l’Espace Culturel Altigone.
Le nouveau temps fort de l’Espace Altigone : « Les Nouveaux imaginaires »
Dans le cadre du 1er Festival des Arts Numériques « Les Nouveaux imaginaires » programmé en juillet 2017, le spectacle hybride « Monster » sera présenté, par la Compagnie K.Danse dirigée par Jean-Marc Matos, en avant-première le 4 octobre prochain. Monster se trouve être à mi-chemin entre l’installation numérique et la représentation chorégraphique. Il mêle performance artistique évoquant la problématique de l’être au monde, vidéo-projection et création sonore. Le spectateur aura même la possibilité d’interagir avec les danseurs.
Ce nouvel événement marquant de la programmation de l’Espace Culturel Altigone semble être un enjeu considérable pour la municipalité de Saint-Orens de Gameville, qui d’une part souhaite promouvoir le mécénat culturel et d’autre part faire du numérique une réflexion majeure. La municipalité aspire surtout à ce que le numérique dans le domaine culturel soit « érigé au rang de filière, au niveau de Toulouse Métropole », selon les mots de Dominique Faure, maire la ville. La première édition du festival, « à l’ambition mesurée » est une porte d’entrée sur ces arts relativement peu diffusés dans la région.
Altigone : une galerie d’exposition
L’Espace Culturel Altigone propose également, la saison durant, un éclairage sur des artistes peintres, sculpteurs, et photographes régionaux, à commencer par Jean Dieuzaide jusqu’au 1er octobre et Claude Nougaro en suivant. Parmi la petite vingtaine d’artistes, le sculpteur Christian Glace exposera du 3 au 25 novembre. Son travail consiste à interroger la matière : les bois utilisés et usés qu’il prend le temps de chercher. Ses personnages raides et hauts paraissent comme figés et semblent provoquer une réflexion : celle de la solitude. Autre artiste présent et notamment dans le cadre du festival des arts numériques, Alain Vaissiere présentera ses œuvres abstraites et colorées du 27 juin au 8 juillet : imprimées sur Aluminium Dibond puis laquées, elles suggèrent une poésie résolument contemporaine.
Marjorie Lafon