« Mad Max : Fury Road », un film de George Miller
Aller voir ce dernier opus des aventures de Mad Max, en particulier dans sa version de projection IMAX, c’est s’exposer à une expérience totalement hallucinante !
Imaginez simplement une scène d’ouverture qui dure demi-heure et qui, déjà, vous cloue sur votre fauteuil. Une poursuite dantesque en plein désert avec les fameux engins aussi improbables que rouillés chers à cette saga post apocalyptique. Le scénario n’est ici clairement qu’un prétexte qui ne vous prendra pas la tête. Pour faire bref, l’impératrice Furiosa (Charlize Théron bluffante), sous prétexte d’aller chercher du pétrole et des armes, s’enfuit à bord d’un engin de guerre dans lequel elle a dissimulé les favorites du grand patron. Lorsque ce dernier s’en aperçoit, trop tard, la belle Furiosa a déjà pris le large. La course commence et va durer deux heures que vous ne verrez pas passer. Présenté hors compétition au présent festival de Cannes, ce film est d’une virtuosité qui laisse sans voix. Très peu de numérisation ici, un peu quand même, mais surtout une maîtrise absolue du langage cinématographique en termes de mise en scène, de montage et de cadrage. Sur une partition au diapason signée Junkie XL, alias Tom Holkenborg, George Miller nous offre une somptueuse baston mécanique entre des engins plus effrayants et originaux les uns que les autres. Pour reprendre son souffle, quelques courts moments de répit nous laissent entrevoir la fracture originelle du héros, coupable de ne pas avoir su protéger les siens. Où il est question aussi de rédemption dans ce monde métallique habité de figures terminales. Succédant à Mel Gibson, aujourd’hui au crépuscule de sa cinquantaine, Tom Hardy relève le défi avec une incroyable autorité. Tout à la fois fragile et surpuissant, il forme avec Charlize Théron un impossible duo qui porte en germe tous les espoirs de l’humanité. Certainement le meilleur film du réalisateur australien, signataire des trois premiers volets de la série (1979/1981/1985). Il y aura une suite !
Robert Pénavayre