« Landes » un film de François-Xavier Vives
On aimerait avoir toujours les yeux de Chimène pour commenter un premier long métrage tant l’accouchement d’un film est une chose difficile, particulièrement en amont de sa réalisation. Avec « Landes », il n’est honnêtement pas possible de passer sur des imperfections flagrantes qui font de ce produit cinématographique, si ce n’est un docu sur le massif forestier des Landes, du moins à peine un téléfilm. Où est donc l’ambition de ce réalisateur ? Il s’agit ici de traiter du mouvement syndicaliste des gemmeurs au début du 20ème siècle, une réalité extrêmement complexe en fait. Le cinéaste, qui ne cache pas ses racines landaises, se lance dans le débat au travers d’une histoire, a priori plus ou moins de famille, dans laquelle Liéna, une jeune veuve héritière de 8000 hectares de pins, veut accomplir les derniers souhaits de son défunt mari et amener l’électricité dans toutes les métairies de son domaine. Comme pitch palpitant, on a déjà trouvé mieux… Elle engage d’importants travaux, avec l’aide d’Iban, un beau et jeune régisseur (si vous voyez le coup arriver, banco !). Malheureusement, le métayage à cette époque-là n’est pas très loin de l’esclavage. La révolte gronde. Incendies et meurtres se succèdent. Le tout sous le regard glaçant des riches propriétaires qui ne veulent pas laisser la moindre parcelle de leurs revenus aux damnés du gemmage. Sous un autre regard et autre scénario, ce pouvait être une fresque sociale de grande ampleur. Tous les ingrédients étaient là. Ce qui nous est proposé manque de rigueur, de force, se perd dans des méandres romanesques (adoption, flirt, source miraculeuse, etc.) qui plongent ce film dans un abîme de vacuité, d’autant que l’on a connu Marie Gillain (Liéna) et Jalil Lespert (Iban) beaucoup plus convaincants. Désolé.
Robert Pénavayre