Pérégrinations gastronomique, solides et liquides, à Toulouse et parfois un peu ailleurs.
Parmi les restaurants toulousains dont le nom affiche la couleur (voir notre précédente chronique), Barbaque est l’un de nos favoris. Les déjeuners donnent des envies d’école buissonnière, la carte des vins (sans doute la plus riche de la ville) est une douce invitation à la dérive, les pièces de bœuf à partager convaincraient presque un vegan. L’autre jour, croquettes et chipirons aiguisèrent les appétits qu’une bavette fondante rassasia. Pour accompagner cela, la cuvée « Poignée de raisins » du domaine Gramenon s’avéra parfaite. Notre commensal opta en dessert pour des profiteroles XXL (avis aux amateurs).
Le lendemain, retour à La Binocle, l’un de ces restaurants qu’il ne faut pas quitter trop longtemps, en compagnie d’Eric Neuhoff – venu présenter son nouveau roman Rentrée littéraire à la librairie Privat – et Florence Godfernaux. L’écrivain avait naguère son rond de serviette au Tire-Bouchon avec une prédilection pour le chou farci. Depuis que Laurence et Philippe Lagarde ont plié bagages, il a fallu trouver des positions de repli. Direction donc La Binocle où nos amis parisiens ont savouré une pluie d’entrées – dont les incontournables oreilles et pieds de porc ou la tête de veau – avant d’enchaîner avec une savoureuse échine de porc. Pour arroser l’ensemble, on a pu vérifier grâce à la cuvée « Rackham » que les vins de Laurent Cazottes – éminent distillateur gaillacois dont les eaux de vie et liqueurs sont sur les meilleures tables de l’Hexagone – tenaient toujours le coup. Le soir : dîner à la maison en compagnie des mêmes et de quelques autres. Ce qui se passe rue du Puits Vert reste rue du Puits Vert. Disons juste que le sémillant Philippe W. était en pleine forme.
Barbaque
1 rue Perchepinte – Toulouse
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La Binocle
10 rue Alexandre Fourtanier – Toulouse
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A voir et à manger
En dépit des apparences, nous ne négligeons pas les nourritures spirituelles. Après ces agapes, cap fut mis dès le lendemain vers le musée Soulages de Rodez. Sans surprise, c’est noir, très noir, voire « outrenoir ». L’exposition temporaire « Chaissac & CoBrA » a sans doute ses fans. Notre préférence au musée Soulages va toutefois au restaurant du musée : le Café Bras, établissement conçu – comme le nom et la région l’indiquent – par Michel et Sébastien Bras. A défaut d’avoir pu s’attabler au prestigieux Suquet du tandem père / fils, nous avons donc opté pour leur annexe muséale.
A déjeuner, pour 37 euros, l’établissement propose un menu épatant dans lequel notre choix se porta en entrée sur un velouté de panais à la muscade avec de la langue et macreuse de bœuf ainsi que des pickles de légumes. Suivit une délicieuse échine, doucement croquante, relevée par un jus de betterave acidulé. Même les salsifis servis en accompagnement étaient bons. En dessert : un vent de fraîcheur apporté par une mousse mangue / pamplemousse avec un biscuit et de l’amande. Côté vins, le Café Bras ne démérite pas non plus et met à l’honneur les vins du Sud dans toute leur variété au gré d’une carte cohérente honorant des artisans vignerons. Nous pûmes ainsi étancher une première soif avec un jurançon de Charles Hours avant de retrouver un rouge de Laurent Cazottes (cuvée « Champêtre » cette fois) et de continuer, toujours en rouge, avec le domaine du Boiron de Philippe Cabrel. Bref, que du bon. On ne devrait jamais quitter Rodez…
Café Bras
Jardin Public du Foirail
Avenue Victor Hugo – Rodez
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