The Gentlemen, un film de Guy Ritchie
La retraite d’un baron de la drogue met le feu à Londres. Qui pour lui succéder ? Le réalisateur britannique nous livre l’un de ses meilleurs opus, porté ici par une distribution jubilatoire.
Michael a très envie de prendre du champ par rapport à ses activités. Champion d’une agriculture un brin souterraine, et pour cause, c’est celle du cannabis qu’il fait pousser dans des fermes particulièrement discrètes à l’abri dans des domaines appartenant à des nobliaux en mal de fin de mois, Michael souhaite vendre son « territoire » et aller vivre des jours plus tranquilles au soleil avec sa femme Rosalind. Mais voilà, le deal attire autant les appétits que les manipulations les plus tordues. Plusieurs camps vont s’affronter avec au beau milieu un improbable journaliste, Fletcher, qui semble en savoir beaucoup sur tout le monde, essayant au passage de tirer sa propre épingle d’un jeu qui va s’avérer dangereux. Déjà le scénario est un vrai tourbillon de situations se faisant écho en un mouvement qui va s’accélérant tout le long du film, rythmé par une action et un montage conjuguant suspense et humour. Mais le meilleur réside dans une distribution de haut vol semée de contre-emplois jubilatoires.
Dans le rôle de Michael, Matthew McConaughey, complet tweed compris, se révèle un virtuose d’une alchimie savante entre décontraction et violence, arborant au passage le rictus acéré du lion dont les crocs sont toujours affûtés. Sa Rosalind, matriarche que l’on devine aussi impassible que sournoise et dangereuse, n’est autre que… la so british Mary Crawley de la série Downton Abbey, Michelle Dockery, une actrice que l’on n’attendait pas forcément dans ce jeu de dupe un rien sanglant. Ce n’est pas tout bien sûr. L’histoire est narrée au travers d’un fil rouge, une conversation bcbg entre Fletcher, impayable Hugh Grant, et Ray, formidable Charlie Hunnam, l’âme damnée de Michael. Entre whiskies à 1500£ la bouteille, approches « singulières » et photos compromettantes, leur duo est simplement génial. Il n’y a que de très grands acteurs pour tenir de pareilles situations. Un autre trio se défend pas mal dans le genre. Il en est ainsi d’Henry Golding, jeune crapule tentant de prendre la main sur une triade, Colin Farrell en coach improbable de jeunes des cités qu’il lance dans des aventures désopilantes, et Jeremy Strong, celui qui croit tout manipuler de loin et qui…
Il n’est rien de dire combien ce réalisateur revient ici à son meilleur. Un vrai régal !
Guy Ritchie – Le cinéma chevillé au corps
Si le jeune Guy claque la porte de son collège alors qu’il n’a que 15 ans, c’est pour devenir réalisateur. Très vite il met en scène un polar format court métrage. Nous sommes en 1995, il a à peine 27 ans ! Son coup d’essai trois ans plus tard avec un premier long intitulé « Arnaques, crimes et botanique » impressionne la sphère professionnelle et le public. Le compagnon de Madonna, dont il sera le mari pendant 8 ans, entame alors une carrière faite, il faut bien le dire, de hauts et de bas. Remis en selle avec les aventures du célèbre détective anglais, le voici, avec le présent opus, revenu à son meilleur.
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