Véritable quintessence du ballet romantique, Giselle sera en DIRECT du Palais Garnier, salle de l’Opéra de Paris, le jeudi 6 février 2020 à 19h30 précises. C’est au CGR Blagnac. Deux heures de spectacle avec un entracte.
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C’est sur un livret de Théophile Gautier et Jules‑Henri Vernoy de Saint‑Georges qu’Adolphe Adam écrit la musique de ce ballet nommé Giselle. L’histoire de la partition se révèle particulièrement complexe et les variantes de la partition originale et de son instrumentation nombreuses, au gré des chorégraphes. Toutefois, il semble que la partition définitivement utilisée remonte à une production donnée à l’Opéra de Paris en 1924. Le ballet est ici présenté par Aurélie Dupont, Directrice de la Danse de l’Opéra national de Paris et réalisé par François Roussillon.
Ce sont les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra qui s’illustrent sur scène, tout comme les musiciens de l’Orchestre Pasdeloup sous la direction de Koen Kessels, un chef qui s’est déjà favorablement produit dans toute fosse pour diriger un ballet.
La chorégraphie originelle est de Jean Coralli Peracini et Jules Perrot, adaptée par Patrice Bart, Eugène Polyakov. Les danseurs évoluent dans des décors créés par Alexandre Benois et réalisés par Silvano Mattei tandis que les costumes créés par Alexandre Benois sont réalisés par Claudie Gastine. C’est Serge Lifar qui, en 1932, est allé chercher le décorateur des Ballets russes, Alexandre Benois, quand il a souhaité danser Giselle à l’Opéra de Paris, Palais Garnier, dont il venait d’être nommé Directeur.
Ballet romantique par excellence, considéré comme le plus achevé, Giselle marque l’apogée d’une nouvelle esthétique. Tutus vaporeux, gaze blanche, tulle et tarlatane envahissent la scène dans l’acte II qui nous introduit dans le domaine du rêve, de l’imaginaire, du fantasmagorique. Dans la transfiguration fantastique d’une tragédie, les Wilis participent à l’illusion de l’immatérialité. Sans oublier le thème de la folie, infiniment romantique car, par nature, il s’oppose au rationalisme des classiques. Ainsi que le thème de l’amour au-delà de la mort, de l’amour plus fort que la mort. Après sa création le 28 juin 1841, le ballet voyage en Russie, va jusqu’en Amérique, parcourt toute l’Europe puis disparaît curieusement du répertoire. Il va refaire surface en France, en 1910, grâce aux ballets Russes de Serge de Diaghilev. Scènes lumineuses et terrestres, visions nocturnes et spectrales : la danse devient langage de l’âme et la ballerine par sa présence aérienne semble triompher de la pesanteur.
« Rien ne me plait davantage que cette besogne qui consiste, pour trouver l’inspiration, à regarder les pieds des danseuses » disait Adolphe Adam dont la musique qu’il composa pour Giselle reste le chef d’œuvre vanté par Tchaïkovski lui-même.
« La musique de monsieur Adam est supérieure à la musique ordinaire des ballets, elle abonde en motifs, en effets d’orchestre » en disait Théophile Gautier. Si le ballet fit fureur dans le Paris des années 1840, créé à l’Académie royale de Musique le 28 juin 1841, c’est effectivement surtout, outre son argument émouvant, pour sa partition sensationnelle: aux personnages et à leurs actes s’attachent des leitmotive intégrés avec habileté au déroulement du drame, y compris par leur instrumentation. Les instruments sont, en effet, toujours en parfait accord avec les situations, telle la flûte avec la folie ou le violon avec l’amour (la danse la plus voluptueuse de Giselle dans l’Acte II s’appuie sur un alto).
On ne vous racontera pas l’histoire de Giselle, ni la fin pour ceux qui l’ignorent. Une précision tout de même, en 1841, il n’y a guère que Carlotta Grisi, étoile montante, égérie de Théophile Gautier, à pouvoir danser sur pointes. L’irréalité de ses pas éblouit alors. Des gravures la montrent avec des pieds plus menus que des virgules, en apesanteur. Mais lorsque Giselle, disparue du répertoire français, est remaniée quelque vingt ans plus tard par Marius Petipa, toutes les vily ou wilis sont désormais sur pointes et maîtrisent l’arabesque. L’idéal du corps en état d’envol imminent ne cessera plus d’habiter la danse classique.
N.B : On n’oubliera pas que Giselle devient wilien raison de son amour inconditionnel et immodéré de la danse. Enfin, les Wilissont des jeunes filles mortes avant le jour de leurs noces. C’est d’ailleurs pour cela qu’elles reviennent parées de vêtements de noces – les tutus donc et voiles – qu’elles n’ont pu arborer de leur vivant. Quant à danser le rôle-titre dans Giselle, on sait que c’est le rêve de toute danseuse.
Cinéma CGR Blagnac
Giselle • Jean Coralli / Jules Perrot
jeudi 06 février 2020 à 19h30