Sol, un film de Jézabel Marques
Pour son premier long, l’actrice Jézabel Marques se lance dans un thème délicat à traiter, celui de la transmission. Pour ce faire, elle nous met dans les pas de Sol, diva du tango qui, après avoir abandonné sa famille pour vivre sa passion en Argentine, revient sur la terre de ses ancêtres, en France, pour essayer de guérir une blessure ancienne mais toujours à vif.
En effet, il y a plusieurs années, elle a perdu son fils Raphaël dans un accident de voiture, un fils qu’elle ne voyait plus depuis longtemps déjà et qui, entre temps, s’était marié avec Eva (Camille Chamoux) et avait eu un fils, Jo (Giovanni Pucci). Le temps est venu et peut-être l’âge aussi, Sol décide de renouer avec cette famille qu’elle ne connaît pas et pour cela se fait embaucher incognito comme baby-sitter pour vivre auprès de sa belle-fille et de son petit-fils. Ce trio, improbable vous en conviendrez, finit par s’ajuster tant bien que mal car autant Sol est une vraie cigale, autant Eva est une fourmi intraitable.
Ce film est en fait une comédie teintée d’une douce mélancolie naviguant entre regrets douloureux et deuil impossible à faire. Et quoi de mieux pour accompagner ce cheminement qu’une musique de tango, ce rythme qui évoque ici autant le passé que le souvenir ? La BO signée Laurent Perez Del Mar est bien sûr un vrai bonheur. Chantal Lauby décroche ici un premier rôle surfant entre l’émotion et l’humour. Il n’est rien de dire combien elle tient ce film, par ailleurs un brin inégal, sur ses épaules.