Marcel Wave est le projet solo de MM Lyle, une Anglaise qui a sévi auparavant dans A Terrible Splendour. A Terrible Splendour installait déjà cette synthwave froide et glaçante, avec des accents synthétiques dansants, dont l’émergence et l’apogée furent les années 1980, avec Depeche Mode, Soft Cell, Orchestral Manœuvre in the Dark, Fad Gadget, Bronski Beat, Visage, Yazoo, Heaven 17, Human League… En France aussi avec des groupes comme Taxi Girl, Kas Product, Martin Dupont, Guerre Froide…
Si A Terrible Splendour mélangeait sa pop synthétique avec des éléments cabaret, Marcel Wave opte pour une ligne moins strictement new-wave et gothique, et plus dancefloor et mélodique. Au fil des ans toutefois, la musique de Marcel Wave est devenue plus songeuse, climatique et cinématographique, pouvant parfois faire penser à Tangerine Dream ou Wendy Carlos. Mitzi Lyle le reconnaît : « Peut-être parce que j’écoute plus de musique instrumentale, ambient et vaporwave, même si j’aime toujours la pop et la new-wave. J’essaie de créer des paysages sonores et des ambiances dépaysantes et variées. »
Son intention au moment d’écrire ce nouveau disque, Discretion Guaranteed ? « J’avais des émotions et des idées plutôt diverses en tête lorsque j’ai fait ce disque. Certaines des chansons ont un côté imaginaire et science-fiction qui se mêle avec mes expériences vécues. C’est le cas pour « Kyoto Jo », une chanson aux influences orientales qui traite d’une sorte de guerrière samouraï dans un monde futur légèrement dystopique mais esthétique aussi. Je compte parmi mes influences la période Metamatic de John Foxx et les romans de Philip K. Dick. »
Le reste des morceaux explore autant de mondes parallèles mais ancrés dans le réel, que n’aurait pas reniés K. Dick, comme « The Pebbledashed Pyramids of Cumbernauld », inspirés par la ville écossaise brutaliste du même nom et qui esquisse l’idée que d’anciens aliens ont créé ces pyramides. « DVD 2 VHS » est une fantaisie sur la tendance rétro de la musique, revenant à la cassette audio ou au vinyl, où un vieil homme convertit ses DVD en VHS. « Wolves » traite d’anxiété sociale et d’aliénation, inspiré de cette phrase de Kaspar Hauser où le héros dit : « Les hommes sont pour moi comme des loups. »
La musique archéofuturiste de Marcel Wave vaut assurément le voyage…
Site Marcel Wave : https://marcelwave.bandcamp.com/track/wolves