Adieu les cons, un film d’Albert Dupontel
Le millésime Dupontel 2020 comble nos attentes. Après l’ébouriffant 9 mois ferme (2013) et le somptueux Au Revoir Là-haut (2017), avec Adieu les cons le réalisateur nous propose une tragédie burlesque qui nous envoie une claque monumentale.
Auteur du scénario, Albert Dupontel nous met dans les pas bouleversants d’une quadragénaire, Suze (Virginie Efira que l’on n’attendait pas si convaincante…). Celle-ci apprend que son temps est désormais compté. Avant de disparaitre elle souhaite retrouver l’enfant qu’elle a abandonné sous X alors qu’elle n’avait que quinze ans. Décision compréhensible bien sûr, dans tous les cas davantage que les écueils administratifs qu’elle va devoir affronter. Parallèlement nous faisons connaissance avec JB (Albert Dupontel superlatif), quadra expert informatique d’un grand ministère social, un véritable virtuose des réseaux numériques. Qu’à cela ne tienne, son patron lui apprend alors qu’il va être remplacé par un collègue beaucoup plus jeune auquel il conviendra de passer les clés du service et de l’accompagner dans ses débuts. Effondré, JB veut se suicider au travail, dans son bureau, un bureau très proche de celui dans lequel Suze justement tente en vain de convaincre un fonctionnaire de l’urgence de ses recherches. La suite n’est qu’une cavalcade dans laquelle le burlesque et le tragique se conjuguent avec une subtilité époustouflante. D’autant qu’au cours de leur périple, Suze et JB rencontrent M. Blin (Nicolas Marié irrésistible), archiviste aveugle dudit ministère qui tient absolument à les aider…
Le style Dupontel est inimitable, à la fois fait de rires et de larmes, de tragique et de burlesque, il campe toujours non loin de l’absurde, de la folie, en même temps que de la plus émouvante poésie et de la satire sociale la plus corrosive. C’est de ce mélange détonnant que nait la magie Dupontel, un véritable équilibriste de l’émotion. Pour ce jeu virtuose en diable, le réalisateur a convoqué quelques-uns de ses plus proches pour des apparitions secondaires mais terriblement percutantes. Jugez-en : rien moins que Jackie Berroyer, Michel Vuillermoz, Laurent Stocker, Bouli Lanners, Grégoire Ludig et son complice David Marsais, sans oublier Terry Gillian himself et un jeune plein de promesses Bastien Ughetto. Excusez du peu !
Le prochain film d’Albert Dupontel, Second Tour, sera l’histoire d’un homme politique convaincu d’avoir un destin. On salive d’avance !
Albert Dupontel – Pince-sans-rire dévastateur
Formé à la comédie au Théâtre national de Chaillot, Albert Dupontel débute sur grand écran à la fin des années 80. Mais c’est en 1991, il a alors 27 ans, que le grand public fait sa connaissance au travers de son one man show à l’Olympia. Le 7e art va lui offrir alors des rôles de plus en plus exposés. Puis Albert Dupontel se laisse saisir par l’ivresse de la réalisation. Ce sera Bernie en 1996. Un brin provocateur, ce premier long sera diversement accueilli. Ce ne sera pas le cas de ses autres films, tous unanimement salués par la presse et le public. A juste titre multi-récompensé, il est devenu un personnage essentiel du cinéma hexagonal.
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