La famille Addams, film d’animation de Conrad Vernon et Greg Tiernan
Bande dessinée, dessin animé, film, série tv, tout a été bon pour faire connaître cette famille joyeusement et sinistrement excentrique. La voici, en animation cette fois, pour une raison particulière.
C’est l’heure pour le jeune Pugsley de danser sa mazurka devant la famille au grand complet réunie afin de l’adouber en tant que mâle Addams. Un rituel de passage à l’âge adulte en quelque sorte. Voilà pour le fil rouge de cette histoire. Mais il y a plus inquiétant. En effet, en bas de la colline au sommet de laquelle est installée la famille Addams, dans un château gothique, sombre et sinistre par définition, la dénommée Margaux, une pimprenelle qui se veut reine du PAF en décoratrice d’intérieur, installe un lotissement rose bonbon sucé, baptisé Assimilation, tout en préfabriqué et couleurs pop.
Mais pour vendre ledit lotissement, la présence du château du dessus n’est pas forcément un argument. A l’instar de La Belle et la Bête, voici les habitants d’Assimilation qui se mettent en devoir, sous la houlette de Margaux, de détruire ce château mais à la mode moyenâgeuse, catapultes à l’appui. Pendant que ce pauvre Pugsley essaie de danser sa mazurka. C’est l’heure aussi pour sa grande sœur, Wednesday, d’affronter la crise de l’adolescence. Elle ne trouve rien de mieux que de copiner avec la fille de Margaux, au grand dam de Morticia, sa mère mais sous l’œil bienveillant de son père Gomez. Bien sûr, tout l’intérêt de ce dessin animé tient dans le graphisme. Reconnaissons qu’il renouvelle considérablement et joyeusement ces personnages archiconnus. En actualisant les situations (La Chose surfe sur le net !), le film devient gentiment corrosif et se transforme in fine en sympathique plaidoyer pour la tolérance et le droit à la différence. Divertissant, pour le moins !