Depuis de nombreuses années, le chef américain d’ascendance norvégienne et japonaise, Joseph Swensen a tissé des liens étroits avec l’Orchestre national du Capitole. Très souvent invité à diriger la formation symphonique toulousaine, il excelle en particulier dans le grand répertoire symphonique postromantique. Tout en explorant systématiquement le monde de Mahler, une sensibilité particulière le lie au grand compositeur finlandais Jean Sibelius dont il vient diriger deux de ses grandes œuvres, le 18 octobre prochain, avec la complicité de la jeune violoniste coréenne Ye-Eun Choi.
Né à New York, Joseph Swensen est chef honoraire du Scottish Chamber Orchestra, dont il a été chef principal de 1996 à 2005, chef principal invité de l’Orchestre de la Ville de Grenade, Conseiller artistique du Northwest Sinfonietta et Directeur artistique de l’Orchestre Leopoldinum du Forum national de Musique (NFM) de Wroclaw (Pologne). Il a également été chef principal invité et conseiller artistique de l’Orchestre de Chambre de Paris (anciennement Ensemble Orchestral de Paris) de 2009 à 2012, et chef principal de l’Opéra de Malmö de 2008 à 2011. Avant de se consacrer entièrement à la direction d’orchestre, Joseph Swensen a mené une grande carrière de violoniste et il est également compositeur. Ce grand musicien protéiforme a choisi d’explorer cette fois deux des partitions emblématiques de Sibelius : son unique concerto pour violon et orchestre et sa Symphonie n° 1.
Achevée de composer en 1899, cette première symphonie en mi mineur opus 39 était initialement conçue comme une partition de musique à programme. Le premier mouvement devait décrire : « Le vent froid qui souffle de la mer ». Le deuxième mouvement tirait son inspiration de Heine : « Le pin du Nord rêve au palmier du Sud ». Le troisième mouvement serait « Conte d’hiver » et le quatrième mouvement « Ciel de Jorma » – une référence au roman Panu de Juhani Aho, publié en 1897. Ce plan n’a pas été suivi, et il semble qu’il n’a joué aucun rôle dans ce qui est finalement devenu la première symphonie.
Le concerto pour violon en ré mineur, opus 47, fut composé entre 1903 et 1904, puis révisé en 1905. Il s’agit du seul concerto du compositeur, de l’une de ses œuvres les plus jouées, et de l’un des grands concertos pour violon du XXe siècle.
Il se distingue en particulier par ses atmosphères à la fois dramatiques et minérales, et par l’équilibre subtil entre les interventions solistes du violon et celles de l’orchestre qui possède dans ce concerto un rôle majeur, bien loin du simple accompagnement, conférant à cette pièce une réelle dimension symphonique.
La soliste sera ce soir-là la jeune violoniste née à Séoul, Ye-Eun Choi. La grande violoniste allemande Anne-Sophie Mutter, qui la découvre à l’âge de 16 ans (2005), dit d’elle : « C’est une musicienne qui cherche à s’exprimer à sa manière, qui a une sonorité à elle immédiatement reconnaissable et d’un excellent contrôle technique. Elle a un sens inné de la musique. C’est précisément ce qu’il faut pour un soliste: non pas quelqu’un qui se contente de jouer une œuvre, mais qui la fait sienne. Elle fait partie des meilleurs violonistes ! » Ye-Eun Choi vient à Toulouse pour la deuxième fois. Elle était déjà présente à la Halle aux Grains lors du concert de l’Orchestre national du Capitole du 5 octobre 2013.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Billetterie en Ligne de l’Orchestre National du Capitole
Orchestre National du Capitole de Toulouse