La galerie Jean-Paul Barrès présente le travail du peintre Yves Reynier jusqu’au 16 mars 2019, du mercredi au samedi inclus. Les œuvres présentées sont toutes entières dévolues à l’art du collage.
N’allons pas chercher quelque mot en –isme pour essayer de classifier un travail plus qu’original qui peut nous surprendre et nous amuser. Yves Régnier nous propose un travail d’assemblages d’objets divers sous forme de collages avec pour résultat des œuvres subtiles qu’il termine en usant de pinceaux, des œuvres dans lesquelles tout se joue dans la mise en page, si l’on peut dire, une sorte de déconstruction-construction qui paraîtra facile au quidam de service. Pas si évident, toute fois, d’arriver à ces résultats raffinés d’où émane une certaine séduction reconnue. Il suffit de consulter la liste des expo personnelles, mais aussi des collectives, ainsi que la liste des collections publiques dans des institutions publiques ou privées renommées pour se rendre à l’évidence. Yves Reynier expose dans le monde entier. Ce travail a ses admirateurs, nombreux, depuis une quarantaine d’années. Et je ferai mienne cette phrase : « Son travail réfléchi et raffiné échappe à tout déterminisme, ignore les critères et les systèmes. » Pour l’artiste, le collage est bien toujours de la peinture. L’espace de liberté est au rendez-vous, et pour le peintre, avec des possibilités sans fin, et pour celui qui s’intéresse aux réalisations et laisse son imaginaire vagabonder.
Mais pourquoi ce mode de travail ? Écoutons l’artiste : « Le collage est arrivé dans ma pratique par inadvertance et sans préméditation, il s’est imposé comme un procédé idéal, une forme d’Art de la mémoire. Puis, la nature même du collage, conçu comme une unité morcelée et interrompue, m’a naturellement amené à reconstituer le tableau et sa relation à l’espace ; c’est ainsi que sont apparues les constellations. Le rapport à la fresque effacée ou aux mosaïques abîmées que j’ai vues en Italie et ailleurs, n’y est sans doute pas pour rien. C’est au fil de cette démarche que de nouveaux supports se sont imposés : planches à découper, à laver, ardoises d’enfants, planches de skate usagées. »
Tout comme l’originalité de son travail ne peut être contestée, Yves Régnier a pu souvent exposer dans des lieux fortement marqués. C’est ainsi que sa première “expo“ a bien eu lieu dans la station de métro Denfert-Rochereau. Il avoue préférer les espaces incongrus ou surprenants qui le stimulent. On peut supposer la ténacité dont a pu faire preuve Jean-Paul Barrès pour l’amener à exposer dans ce lieu, somme toutes plus, galerie traditionnelle au 1, Place Sainte-Scarbes !! Mais les imaginaires que suggère chaque œuvre peuvent alors sans embûche aller de l’une à l’autre, sans entrave, ni recherche d’une complexification inutile.
De même que cela ne peut faire ombrage à l’intéressé si l’on dit penser par l’originalité du propos à des travaux de certains artistes comme un Daniel Spoerri, ou Joseph Cornell avec ses box et collages, ou Robert Motherwell, sans parler de Robert Rauschenberg. Tout le contraire d’un Claes Oldenburg, avec l’utilisation d’objets du quotidien, plutôt du passé, empreints donc d’une certaine poésie évidente, aidant à la création de ces “petites choses“ qui donnent tant libre cours à la pensée. « En fait les collages de Reynier sont comme des poèmes plaqués directement sur le mur et qui usent de la sensation, des images empruntées à la réalité, et des associations d’idées qu’elles engendrent pour produire une signification. » (Bernard Teulon-Nouailles).
Galerie Jean-Paul Barrès
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1 place Saintes Scarbes • Toulouse
Yves Reynier
Exposition du 21 février au 16 mars 2019