« J’ai l’impression de vieillir plus vite quand je m’endors avec toi ! » assène Marianne (Fanny Ardant) à Victor (Daniel Auteuil). Avec ce deuxième long métrage, Nicolas Bedos nous parle encore et toujours d’Amour, d’union et de désunion comme si c’était la chose la plus importante du monde. Avec ce second opus de son éloge de l’amour fou, le comédien et désormais réalisateur de talent montre que le registre de l’émotion et de la nostalgie amoureuse est résolument le sien. On émerge de la séance en se disant tout bas – tout haut parfois – qu’il ne faut pas laisser le temps filer entre les mauvais draps.
Victor, illustrateur d’un autre temps, est jeté dehors par sa femme depuis 25 ans, Marianne dont il est tombé éperdument amoureux en 1974. Lorsque son fils lui offre l’opportunité de remonter fictivement le temps, Victor se laisse prendre au jeu « d’Avant » et s’immerge dans un séjour mis en scène par Antoine (Guillaume Canet) où les artifices de la fiction le ramènent à la date clé où Marianne fit son apparition …
Que dit ce film sur le couple ? Que dit la nostalgie amoureuse de notre passé et de notre présent ? Où et quand iriez-vous vous réfugier dans votre passé si vous en aviez la possibilité ?
La question est bien là : Quelle est votre Belle Epoque ? Celle où tout était presque parfait, celle où on pouvait déguster un oeuf dur sucré au comptoir d’un bistrot par exemple ou faire l’amour à douze…
Le casting est impressionnant et certains acteurs se révèlent plus qu’ils ne l’ont jamais fait avant. Guillaume Canet semble ne même pas jouer de rôle, amoureux d’une actrice, control freak, pervers narcissique et passionnément amoureux de l’amour. Fanny Ardant plus lumineuse que jamais, cynique et sorcière. Daniel Auteuil, complètement bluffant comme presque toujours mais un peu plus dans ce rôle désuet d’Hugolin moderne. Et Dora Tillier, mon Dieu, le sourire, la violence des sentiments, la vulgarité et la beauté faite femme … une actrice, une vraie, brune, blonde, rousse on tombe amoureux !
Les rôles secondaires ne sont pas en reste. On se régale. Du jeu d’acteurs et des décors, de la musique et de la joie, de la détresse et des silences. C’est simple. C’est bien. Un beau moment. Une belle époque.
« La Belle Epoque » de Nicolas Bedos avec Guillaume Canet, Daniel Auteuil, Fanny Ardant, Pierre Arditi, Denis Podalydès, Guillaume Canet, Dora Tillier …
En salle au Gaumont Wilson