Ad Astra un film de James Gray
Parti au fin fond de l’espace à la recherche de son père, un astronaute va faire face à son destin. Un film sublime et envoûtant. Vertige mental garanti.
Pour son septième opus, le réalisateur américain aborde le genre hyper balisé du film de science-fiction. Enfin, hyper-balisé si l’on veut car avec Ad Astra, James Gray nous prouve, et de quelle manière, que l’espace peut être le lieu de mille rencontres et en particulier avec soi-même. Si l’on pense alors à 2001, l’Odyssée de l’espace (Kubrick/1968) c’est que l’écho est plus qu’évident.
Clifford McBride (Tommy Lee Jones, exemplaire) fut un astronaute devenu une vraie légende dans ce milieu. Parti en mission il y a plusieurs années aux confins de l’univers à la recherche d’extraterrestres, il n’en est jamais revenu. Son fils, Roy McBride, a pris en quelque sorte la relève. C’est lui qui est appelé au secours car, semble-t-il, le vaisseau spatial de son père envoie régulièrement sur Terre depuis des semaines des ondes d’une puissance telle que la survie de notre planète est en danger. Clifford ne serait-il pas mort mais alors pourquoi ne donne-t-il pas signe de vie et pourquoi aussi aurait-il décidé d’anéantir sa mère-patrie ? Roy part donc en mission ultrasecrète en direction des dernières frontières connues de notre galaxie. Nous sommes dans un avenir peut-être pas si lointain. La Lune et Mars sont colonisées et l’on s’y rend sans coup férir. Ou presque car elles sont convoitées pour leurs métaux rares et donnent lieu ici à des scènes dignes du meilleur western. Mais bientôt les confins de notre système solaire sont atteints…
Après une scène liminaire d’anthologie, James Gray nous amène presque tranquillement dans une odyssée dont on ne doute pas un instant de son caractère initiatique. Les relations entre Clifford et son fils se réduisent à un vide intersidéral. Pourtant, au péril de sa vie, Roy espère le rencontrer et ainsi essayer de comprendre l’absence de ce père, de savoir pourquoi Clifford a abandonné femme et enfant. Quelle quête poursuit-il pour en payer un tel prix ? Les questionnements soulevés ici sont de l’ordre du fondamental sur l’existence même. Le vaisseau spatial devient alors le divan du psychanalyste. Il fallait un immense acteur pour incarner Roy, fils perdu et bouc-émissaire d’une mission très spéciale. Délaissant pour une fois Joaquin Phoenix, James Gray a fait appel à Brad Pitt pour porter littéralement sur ses épaules cette SF d’un autre monde, celui de demain, plein de violence, de nostalgie, de mélancolie et d’une beauté visuelle sidérante. Depuis Babel en 2006, nous savions ce comédien capable de la plus émouvante introspection. Dans Ad Astra, ses regards sont des portes ouvertes sur des infinis qui interpellent dans un vertige impressionnant sur la place de l’Homme dans notre univers.
Sublime !
Ad Astra – Réalisateur : James Gray – Avec : Brad Pitt, Tommy Lee Jones…
Brad Pitt – Il se voulait journaliste
C’est diplômé de journalisme que le jeune Brad s’installe à Los Angeles pour finalement suivre des cours d’art dramatique. Bien lui en prend car il est vite repéré et dragué par la télévision qui lui offre alors séries et téléfilms. C’est en 1987, il a 24 ans, que le cinéma commence à s’intéresser à ce jeune homme au charisme indéniable. La suite est une véritable success-story digne d’Hollywood. Les plus grands réalisateurs se l’arrachent, il tourne aux côtés des plus grands, les récompenses pleuvent dans tous les domaines : aventure, comédie, drame. Son statut de star n’est pas usurpé !