Je promets d’être sage, un film de Ronan Le Page
Pour son premier long, ce réalisateur s’appuie clairement sur le duo qu’il a réuni, un binôme explosif, jouissif, excitant en diable.
Franck (Pio Marmai) est auteur dramatique. Un brin colérique, il ne supporte pas la médiocrité de ses interprètes au point de, finalement, renoncer à son métier et d’aller se réfugier dans le fonctionnariat, en l’occurrence, gardien de musée. Là il va croiser des collègues, certains sympas d’ailleurs. Mais il y a aussi Sybille (Léa Drucker) et avec cette quadra, le courant ne passe pas du tout.
Jusqu’au jour où ils sont obligés de faire équipe pour une épouvantable corvée : la révision des réserves du musée. La comédie prend alors une teinte de thriller pour rire assez désopilante. Tourné dans le splendide Musée des Beaux Arts de Dijon, en particulier dans la salle des Tombeaux des Ducs de Bourgogne (bravo l’exploit !), ce film confronte deux tempéraments diamétralement opposés et ici parfaitement incarnés. Sybille est manifestement malade tendance cleptomane, manipulatrice, caractérielle à ses heures. Léa Drucker n’en fait qu’une bouchée avec délectation. Franck, en apparence plus équilibré, veut vraiment tourner la page et se caser. Pio Marmai, dont on ne cesse dans ces colonnes de dire, redire et souligner son talent, envahit l’écran de son regard d’une candeur renversante. Une comédie romantique jetant au passage un œil bienveillant et certainement documenté sur le métier intriguant de gardien de musée. Juste pourra-t-on objecter un final un rien simpliste au vu d’un pitch qui pouvait aller beaucoup plus loin. Mais le tout est charmant, distrayant et original.