Déjà est arrivée l’heure du dernier jour de Pause Guitare édition 2019, et pour le moment le festival d’Alain Navarro nous laisse une impression de franche réussite que ce soit sur le plan musical, organisationnel ou qualitatif à entendre le public. Cela explique probablement que l’affiche de ce soir annonceur nouvelle fois « Sold Out » ! Revivez avec nous le final splendide de l’événement tarnais.
3 noms, 3 mythes : c’est aussi simple que ça. On sait avec les années que chaque édition de Pause Guitare réserve son nom emblématique dans la partie « Rock » de sa programmation. Cette année, aussi inimaginable que cela puisse être, c’est Scorpions qui assurera cet intérim après Deep Purple ou les ZZ Top les années précédentes. Mais pour l’heure, c’est Procol Harum qui entre en scène. On a sondé un petit peu autour de nous la réputation qu’avait ce groupe des décennies après leur heure de gloire. Résultat : tandis que le nom s’est fait un peu oublie, la simple écoute de A White shade of pale suffit aux plus jeunes à mettre un nom sur une musique, aux moins jeunes à se remémorer une période de leur vie où Procol Harum rythmait une bonne partie des discothèques du pays. Nulle surprise de voir un public un peu plus âgé que pour les trois autres soirs de fait, mais l’ambiance est toujours au rendez-vous ! Côté scène, c’est assez calme mais on écoute avec passion un rock toujours aussi appréciable. Le groupe a l’air de prendre beaucoup de plaisir à jouer, et le public beaucoup de plaisir à écouter le set d’environ une heure entrecoupé ça et là de quelques soli : techniquement cela reste extrêmement propre. On commence donc calmement à rentrer dans ce dernier soir, tandis que les deux autres groupes devraient nous assurer quelques battements de pieds et mouvements de nuque.
Le nom de Toto résonne déjà plus dans la tête des gens, bien que l’écoute de Africa ait à peu près le même effet que A White shade of pale à savoir cette fameuse réaction : « Ah oui ! Ça ! C’est super comme musique ! ». Et des chansons telles que celles-ci ou encore Hold the Line semblent avoir le pouvoir extraordinaire de mettre tout le monde (ou presque) d’accord. En tout cas, dans l’aire de Pratgraussals ce soir, les gens ne se feront pas prier pour participer à la superbe ambiance que connaîtra le concert de Toto. On retrouvera, disséminés dans la foule, des futurs champions de Air Guitar, des chanteurs s’improvisant anglophones le temps de quelques airs voire des batteurs sans baguettes sur les transitions extrêmement percutantes du batteur Keith Carlock. Ça bouge, ça transpire la bonne énergie comme sur scène où Joseph Williams et la bande s’éclatent véritablement. Il semble y avoir une belle cohésion entre eux, ça se rejoint sur scène, ça joue ensemble, ça s’amuse avec le public ; un concert hyper chaleureux en somme et cela tombe bien : nous n’en attendions pas moins de la part des américains de Toto qui nous auront régalés !
On le disait tout à l’heure : Pause Guitare semble trouver sa marque de fabrique dans la venue, chaque année, d’un groupe de rock des plus mythiques. Et même s’il ne s’agit plus là d’une surprise, on a toujours ce petit sentiment de vertige à savoir que des groupes internationaux tel que Scorpions viennent jouer à Albi, préfecture du Tarn. C’est donc en soulevant notre chapeau à Arpèges et Tremolo, Alain Navarro et Bleu Citron que nous allons nous régaler devant le groupe made in Germany. Et des années plus tard, c’est toujours la même énergie sur Rock You like a Hurricane, les mêmes frissons sur Still living you, le même engouement sur Wind of change. Comme si rien n’avait changé, on replonge volontiers dans la discographie plus qu’anthologique de Scorpions et les mêmes Air Guitar Heroes qui s’éclataient sur Toto se retrouvent, à fond et en masse, parmi les 17.000 personnes présentes. On se laisse aller à des « Still loving youuuuu !! » tous en choeur, et on se régale tout simplement. Un final fantastique, à la hauteur de cette 23ème édition sans fausses notes qui aura réjouit plus de 60.000 personnes et apporter (si tant est que ce soit encore possible) encore un peu plus de crédibilité à un projet prenant de l’ampleur d’année en année. Jusqu’où iront Alain Navarro et toute l’équipe d’Arpèges et Tremolo ? Rendez-vous en 2020 pour le savoir !
Photos et article : David Vacher