Retour sur Sutra, du chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui. Une rencontre entre la danse et le kung fu de Bruce Lee, présentée à Odyssud cette semaine.
Sutra, c’est un rêve d’enfant qui se réalise. Fan de Bruce Lee dans ces jeunes années, Sidi Larbi Cherkaoui, devenu danseur et chorégraphe, a séjourné en 2007 dans le célèbre temple de Shaolin, berceau du kung fu. C’est de cette rencontre avec les moines bouddhistes combattants qu’est né le spectacle Sutra.
Deux cultures, orientale et occidentale, apprennent à se connaître. Sur scène pourtant, les échanges sont brefs. Sous le feu des projecteurs : le travail des moines chinois. Confronté à une autre approche du mouvement, Sidi Larbi Cherkaoui choisit de mettre en lumière ce langage étranger qu’il a dû apprivoiser, empreint de spiritualité, inspiré par la nature et le monde animal. Une invitation à apprécier l’agilité et les performances renversantes de ces moines de Shaolin à qui le chorégraphe n’impose jamais de se muer en danseurs.
Dans le respect des codes de l’art martial et de son vocabulaire, Sidi Larbi Cherkaoui se contente de chorégraphier leurs mouvements à travers une narration parfois attendue, mais une mise en scène réussie ; une vingtaine de caisses en bois imaginées par l’artiste plasticien Anthony Gormley qui, au gré des constructions et destructions, se transforment tour à tour en forêt, en pont, en mur ou en cimetière. Un univers dans lequel le danseur, spectateur, se laisse aller à son rêve d’enfant émerveillé.
Léa Guichou