Chaque mercredi, nous vous proposons de découvrir ou redécouvrir un film américain passé inaperçu lors de sa sortie.
Cela ne va pas fort chez les Riley. Depuis qu’ils ont perdu leur fille, adolescente, dans un accident de voiture huit ans auparavant, la vie semble s’être arrêtée. Loïs ne sort plus de chez elle. Doug donne le change, travaille, joue au poker tous les jeudis avec ses potes, en profite pour retrouver sa maîtresse – serveuse dans la cafétéria où il a ses habitudes. Aussi, quand cette dernière décède d’un accident cardiaque, c’en est trop pour Doug. La lassitude et la mélancolie sont sur le point de l’emporter. Puis, quelle idée a eu Loïs de faire édifier leur pierre tombale ? Ils ne sont pas morts, non ?
Lors d’un déplacement professionnel à la Nouvelle-Orléans, Doug échoue dans un club de striptease. Une jeune danseuse lui propose la bouteille de champagne et les suppléments qui peuvent aller avec. Elle dit s’appeler Mallory et avoir 22 ans bien qu’elle en paraisse 16. Doug paie, mais ne consomme pas. Un peu plus tard, il retrouve la jeune fille dans un café. Cette sorte de chat errant qui vit dans un taudis titille la fibre paternelle de notre homme. Contre 100 dollars par jour, il lui propose de s’installer chez elle…
Sorti en France en novembre 2010, Welcome to the Rileys, second long-métrage de Jake Scott (fils de Ridley Scott et neveu de Tony), n’a pas suscité un quelconque engouement public ou critique. Pourtant, à l’affiche, on retrouvait deux comédiens iconiques : James Gandolfini, génial interprète de Tony Soprano, et la jeune Kristen Stewart devenue une star grâce à la saga Twilight. Et ils sont formidables de justesse, chacun prisonnier de sa solitude et de ses fantômes. Avec de tels acteurs, la mise en scène de Jake Scott n’a pas besoin d’en rajouter. Le cinéaste filme les corps et les visages avec pudeur. Loïs (Melissa Leo, elle aussi immense actrice) fait irruption parmi ce tandem inattendu. Ces trois grands blessés vont serrer les rangs.
Impossible de revoir Welcome to the Rileys sans être ému par Gandolfini disparu en 2013. Ce film nous rappelle qu’il ne fut pas que l’inoubliable mafieux du New Jersey inventé par David Chase pour Les Soprano. Ici, ses regards distillent une tristesse insondable. La vie reprend cependant. Des mots et des gestes retenus se libèrent. Faites un tour chez les Rileys…