« 300, la naissance d’un empire », un film de Noam Murro
Quand le cinéma s’empare de sujets antiquisants, ce peut être pour le meilleur, mais souvent c’est pour le pire. Pourquoi ? Parce que, fatalement, des impasses et des obligations scénaristiques obligent à des raccourcis ravageurs pour l’Histoire. Le second long de ce réalisateur israélien ne coupe pas à la règle. Son film se situe dans le prolongement du premier 300, signé Zack Snyder (2007). On retrouve ici le même style graphique, les mêmes couleurs, la surabondance des ralentis/accélérés, des dialogues simplistes et un jeu d’acteurs simplissime. Et pourtant, il y a dans ce film un souffle incroyable porté par une mise en scène brutale certes, mais d’une incontestable efficacité.
Le sujet ici est la bataille de Salamine (480 av JC) qui fit reculer la flotte perse et sauva la Grèce d’une invasion qui aurait pu remodeler totalement notre Histoire. Deux personnages historiques s’affrontent. Côté grec, le général Thémistocle (Sullivan Stapleton) et, face à lui, Artemisia (Eva Green), commandante de la flotte perse. L’intérêt du film est bien sûr dans la reconstitution de cette bataille navale. Force est de reconnaître que cette réalisation nous en met plein les yeux et que l’assaut des trières grecques, infiniment moins nombreuses que les navires des envahisseurs, est à couper le souffle. Certains moments donnent même le frisson. Certes ce n’est pas exactement une leçon d’Histoire digne de la Sorbonne, mais, en très gros, les faits sont là. Ce qui n’est déjà pas mal !
Robert Pénavayre