Chaque semaine, on vous invite à lire une nouveauté, un classique ou un livre à redécouvrir.
Une cabane dans les arbres, qui plus est dans une forêt, voilà qui est synonyme d’enfance, de jeux, de découverte, de féérie et de merveilleux. Sauf que dans son deuxième roman qui vient de paraître après Les Enfants loups, la romancière allemande Vera Buck fait de ce motif un décor qui va instiller la peur et même la terreur. Tout commence pourtant bien en compagnie d’un couple et de leur petit garçon – Henryk, Nora et Fynn âgé de cinq ans – qui ont décidé de passer leur été dans le comté de Västernorrland en Suède. Pour Henryk, auteur de livres pour enfants, retrouver la petite maison qui appartenait à son grand-père est l’occasion de renouer avec d’heureux souvenirs de vacances.

Vera Buck © Simone Lombard / Gallmeister
Cependant, des détails troublent le couple. La maison semble avoir été récemment occupée. Une trappe dissimule une pièce dans laquelle des animaux morts sont pendus au plafond. Surtout, au bout de quelques jours, lors d’un jeu avec son père dans la forêt, Fynn disparaît. Aucun doute : le garçon a été enlevé. Au même moment, non loin de là, Rosa, une jeune scientifique, qui étudie la décomposition des corps d’animaux et leur lien avec le métabolisme des arbres, découvre dans une forêt le squelette d’un enfant dont la mort remonte à plusieurs décennies. Ce cadavre aurait-il un lien avec la disparition de Fynn ? La police demande l’aide de la jeune femme dans l’enquête.
Blessures enfouies
La Cabane dans les arbres va révéler au fil du récit les traumatismes anciens hantant les personnages. Chacun a sa part d’ombre et de mystère. Des secrets de famille remontent à la surface. Vera Buck met en scène une galerie de suspects – un ancien amant menaçant, un inquiétant ermite qui pratique la taxidermie, un inconnu ayant tenté d’attirer l’enfant au supermarché… – aussi crédibles les uns que les autres. La romancière a le talent de planter un décor et un climat en quelques lignes, ce qui ne l’empêche pas d’avoir le souffle long (450 pages). Sous sa plume, une maison, une forêt ou une cabane se métamorphosent en personnages. L’ambiguïté règne en maître.
L’intrigue, remarquablement construite, réserve des surprises et des renversements de perspectives. Il y a quelque chose des premiers romans de Jean-Christophe Grangé dans ce thriller sur les origines, les identités cachées, les blessures enfouies. Les fautes (voire les crimes) des parents rejaillissent sur les enfants. Malgré sa noirceur, La Cabane dans les arbres laisse entrevoir la promesse d’une possible réconciliation.
La Cabane dans les arbres • Gallmeister