CRITIQUE. FESTIVAL. 46ème festival PIANO AUX JACOBINS. Cloître des Jacobins, le 16 septembre 2025. BACH ; MENDELSSOHN ; LISZT ; BRAHMS ; PROKOFIEV ; Elisabeth BRAUSS (piano).
Le solide piano d’Elisabeth Brauss
Elisabeth Brauss, pianiste allemande de 30 ans, a offert un agréable récital à Piano aux Jacobins. Débuté avec le Caprice sur le départ d’un frère bien aimé de Bach, nous avons pu apprécier un jeu délicat, un peu sucré et pas sans une certaine élégance. Puis avec les Variations sérieuses de Mendelssohn le jeu va s’élargir considérablement. De grandioses effets pianistiques imposent la jeune artiste comme une pianiste capable de puissance. Les Variations sur « Weinen, Klagen, Sorgen, Sagen » de Bach par Liszt gagnent encore en grandeur dans la puissance du geste pianistique. Le thème est discrètement délivré et davantage de legato aurait mieux rendu hommage à la belle mélodie de Bach. Le concert est proposé sans entracte. Après une courte pause la pianiste enchaîne les quatre pièces pour piano op.119 de Brahms. Contrastées au point de vue des nuances sous les doigts de la pianiste allemande, ces quatre pièces sont peu chantées, très rythmées et mettent en lumière la riche harmonie. C’est un Brahms solidement charpenté.
Le climax du récital sera indéniablement la sonate n°7 de Prokofiev que la pianiste interprète avec vigueur et puissance. Le côté mécanique de certains moments est indéfectiblement joué solidement par Elisabeth Brauss. Voilà une pianiste solide et capable de délicatesse. Le public a apprécié l’assurance de son jeu. Un bis délicat termine le récital dans ce si beau Cloître des Jacobins.
Photos : H.S.