Lucile Jalabert, guide conférencière, vous emmène visiter le quartier Saint-Étienne sous l’apparence d’une célèbre noble du siècle des lumières, Mme de Cambon. Anecdotes, faits historiques, narrations et découvertes… Ces quatre mots illustrent bien cette aventure. La prochaine cession est à réserver pour le 29 mai, et la suivante pour le 8 juin.

Lucile Jalabert © Chris Martins
À Toulouse, l’Histoire prend parfois une tournure théâtrale, sur les bords. Depuis peu, dans les ruelles de la Ville rose, croiser une noble du Siècle des Lumières, vêtue d’une robe d’époque taillée sur mesure, fait partie des éventualités. On la surnomme Mme de Cambon. Mais elle a le visage de Lucile Jalabert, guide-conférencière pour l’AGIT (association des guides du Tarn). Elle incarne avec rigueur cette figure toulousaine du XVIIIe siècle dont on ne peut que se souvenir, au cours d’une visite guidée costumée. Une visite guidée aussi théâtralisée, née d’un partenariat entre l’AGIT et l’entreprise Épok’tour quelques années auparavant.
Épok’tour, c’est Séverine Baude qui en a eu l’idée en 2020 : proposer des visites où les guides ne se contentent plus d’expliquer, mais incarnent des personnages, tant dans l’approche identitaire physique, l’accoutrement, que dans le contexte. C’est dans cet esprit que Lucile, séduite par le concept, a voulu s’y essayer à Toulouse. Et comme première incarnation, elle a choisi Mme de Cambon, un personnage réel, ancré dans le territoire toulousain et dans l’époque.
Le choix de cette figure ne doit rien au hasard. « Quand j’ai appris que Mme de Cambon était la descendante de Pierre-Paul Riquet, qu’elle avait habité une maison de la place Saint-Étienne, alias là où je voulais commencer ma visite, que son père vivait à quelques rues, et qu’en plus elle aurait été guillotinée pendant la Révolution, laissant derrière elle un fantôme sans tête qui hanterait un château près de Toulouse… j’ai su que j’avais une histoire à raconter « , confie Lucile, réjouie. Le destin tragique de Mme de Cambon se mêle alors au décor toulousain, et les rues deviennent scènes de théâtre, de passion.
Le parcours débute place Saint-Étienne, devant ce qui fut la maison de l’héroïne. Il serpente ensuite à travers les hôtels particuliers du quartier, passe devant l’hôtel de Pennautier, où vivait son père, puis revient au point de départ après quelques haltes ailleurs, pleines de récits. Chaque coin de rue, chaque façade devient propice à une anecdote, à un portrait d’époque, comme un voisin d’époque, un événement marquant, une légende locale. L’affaire Calas s’y prête d’ailleurs, célèbre injustice du XVIIIe siècle. » Le père de Mme de Cambon, président du Parlement, aurait joué un rôle au cours de cette page de l’histoire judiciaire toulousaine. « , raconte la guide.
Mais la visite n’est pas un simple cours d’histoire. Mme de Cambon s’adresse à ses visiteurs avec gaieté et humour, sans vocabulaire incompréhensible. Tout est fait pour que le récit soit fluide et accessible à tous. Pendant la visite, Lucile disparaît complètement, seule Mme de Cambon existe, et c’est en tant que telle qu’elle se présente au début de la visite. Elle ne répondra donc à aucune question sur le XIXe siècle, ni sur son avenir, puisqu’elle est une femme du XVIIIe, et le reste jusqu’au bout. » Ce n’est qu’à la fin du parcours que je reprends le dessus sur le personnage « , pour faire la part entre les faits historiques et les libertés narratives, explique Lucile Jalabert. Vous serez peut-être surpris de l’importante part de vérité.
A titre d’information, les visites durent environ 1h30. Aussi, trois circuits existent actuellement à Toulouse, dont deux sont assurés par la guide conférencière concernée. Un quatrième est en préparation. Chaque parcours est proposé environ deux fois par mois. Le tarif est de 15 euros par adulte, avec des réductions selon l’âge et la taille du groupe.