A Toulouse, le bar à vins et restaurant de la rue des Tourneurs met à l’honneur, jusqu’à la fin septembre, 31 vins rosés de France. Revue d’effectifs.
Non, le rosé n’est pas qu’un vin destiné aux piscines, aux glaçons (un crime !), aux libations distraites. Il a ses chefs-d’œuvre, ses variétés, ses couleurs, ses terroirs qui ne se limitent pas à la Provence. Quoi de commun entre le magnifique tavel du domaine de l’Anglore, à la robe lorgnant sur le rouge, du grand Eric Pfifferling et la cuvée « L’Apostrophe » de Jean-Christophe Comor qui produit au domaine des Terres Promises dans les côteaux varois un rosé à la jolie teinte saumonée ? On n’oublie pas le rosé presque framboise, selon les millésimes, de Thierry Michon du domaine Saint-Nicolas de l’appellation Fiefs Vendéens. Il y a encore les rosés de Corse, du Sud-Ouest…
De Maxime Magnon à Emmanuel Reynaud
C’est précisément cet éventail de goûts et de couleurs que met à l’honneur Le Père Louis, à partir du mardi 28 mai, avec une vaste sélection de cuvées recouvrant la quasi-totalité du vignoble français. En effet, le bar à vins et restaurant de la rue des Tourneurs a sélectionné 31 vins rosés qui seront proposés jusqu’en septembre à ceux voulant sortir des sentiers battus et des productions industrielles. De la Bourgogne à la Corse, de la vallée du Rhône à la vallée de la Loire en passant par la Savoie et bien sûr la Provence, c’est un véritable tour de France qu’a concocté l’éminent sommelier Pierre Colin, à la direction de l’établissement depuis novembre 2022 dans la foulée de la reprise de cette institution toulousaine par Laurent Granier, Frédéric Marty, Bastien Vayssiere et Melchior de Buchet. Celui que certains ont connu chez Michel Sarran a ainsi ciselé une carte pleine de rendez-vous attendus et de surprises.
Côté Sud-Ouest, l’irouléguy du domaine Arretxea voisine avec le fronton de Château Plaisance tandis que le domaine Baudry porte les couleurs de l’appellation Chinon. Dans le Languedoc-Roussillon, on repère l’excellente cuvée « Métisse » de Maxime Magnon et l’incontournable Mas Jullien, mais on ne négligera pas le rosé du Clos Marie, un domaine qui a revivifié le Pic Saint Loup. Les amateurs de raretés apprécieront la cuvée « Parisy », produite au Château des Tours d’Emmanuel Reynaud (propriétaire de Château Rayas).
Happy hour et rosé caché
En outre, Le Père Louis, décidé à convertir les Toulousains et les autres à un apéritif résolument rosé, propose quatre cuvées au verre en happy hour. Le « Chavignol Libre » du domaine Martin dans la Loire (100 % pinot noir) séduit par sa minéralité, sa tension. Sa légèreté en fait un parfait compagnon de début de soirée. Le « Sabina Platja » (90 % grenache noir, 10 % carignan) du Clos del Rey de Julien Montagné a le caractère de ses terroirs en altitude dans le Roussillon : fraîcheur, vivacité, fruit gourmand. Dans le Lubéron, la cuvée « Eléphant rose » du domaine Perrin se révèle idéale sur table avec son côté vineux, gorgé de fruits rouges, avec toute l’expressivité du cinsault. On retrouve ce cépage dans le rosé du domaine Triennes en Provence, vin charmeur à la buvabilité optimale.
Pour accompagner tout cela, Le Père Louis a également prévu une carte de tapas et de salades estivales qui viendra compléter l’offre déjà existante, bistrotière, très efficace, ouverte sur la terre comme sur la mer. Enfin, à l’instar de certains albums contenant un « morceau caché », la carte des rosés comprend un « rosé caché ». On vous en donne l’identité : le pétillant naturel « Moussamoussettes » d’Agnès et René Mosse, grands noms de la Loire. Encore une raison de ne pas bouder cet été en rosé…
> Le Père Louis – 45, rue des Tourneurs / Toulouse