Cette année, la promotion du Master2 AGCOM (Administration et Gestion de la Communication) de l’Université Toulouse Capitole, compte vingt-deux étudiants, dont cinq ayant choisi le stage, plutôt que l’alternance, et héritant ainsi du projet tuteuré, à savoir l’organisation de la 20e édition du Festival International de Concours de Courts.
J’ai eu la chance de m’entretenir avec elles, – puisque cette équipe est entièrement féminine -, et l’enthousiasme et le sérieux dont elles font preuve ne peuvent présager qu’une belle nouvelle édition. Elles vous en disent plus sur les missions qui leur incombent, de manière collégiale, les unes finissant les phrases des autres ; et vous donnent rendez-vous les 24 et 29 mars pour le vote du public, et le 14 avril pour la cérémonie de clôture à la Cinémathèque de Toulouse.
Pouvez-vous vous présenter ?
Olfa Charabi : j’ai 34 ans et j’ai choisi le Master AGCOM après avoir découvert la communication dans un service de la Banque Postale. J’avais envie de voir concrètement comment se construit une campagne à grande échelle.
Célia Coutelle : j’ai 22 ans et j’ai fait deux ans d’AES et une Licence Droit et Science Politique. J’ai voulu me diriger vers quelque chose de plus créatif, et j’ai commencé la communication l’an dernier en rentrant en Master.
Rose Clot : j’ai 22 ans, j’ai fait deux années de Licence L1 et L2 Info Com et Arts du Spectacle à l’Université Jean Jaurès, et L3 à l’Université Paul Sabatier en Information et Communication, et mes deux années de Master à Capitole 1.
Fiona Bernardino : j’ai 23 ans, j’ai fait une Licence pendant 3 ans à Montpellier Information et Communication, puis j’ai eu envie de retourner à Toulouse, ma ville natale, où j’ai fait le Master Info Com.
Juliette Costasèque : j’ai 22 ans, j’ai fait une Licence LEA Anglais Espagnol, les deux premières années à Perpignan, et la dernière année en Erasmus, à Manchester. Je me suis vite aperçue que j’aimais la communication, j’ai donc fait un stage dans ce domaine durant ma licence. Puis, j’ai été acceptée au Master à l’UT1.
Depuis quand travaillez-vous ensemble ?
Nous avons eu notre pré-rentrée fin septembre, nous nous sommes imprégnées du sujet en octobre et nous avons vraiment commencer à travailler, faire des propositions sur le projet, fin octobre. Dans notre emploi du temps, le jeudi et le vendredi sont dédiés aux cours, et les autres trois jours au projet, quand les autres élèves de la promotion sont en alternance. Il nous arrive de travailler aussi sur le projet durant le week-end.
Comment la passation se fait-elle d’une année à l’autre ?
Chaque année, l’édition qui organise le festival doit rédiger un livrable, qui est évalué. Tout le mois d’octobre, nous avons lu les 300 pages du livrable de l’an dernier. Tout y est détaillé, expliqué, avec la transmission de tous les codes, mais aussi des recommandations, des choses qu’ils auraient aimé faire d’une façon différente. Nous avons aussi un groupe Messenger avec les organisateurs de la dernière édition : nous les sollicitons régulièrement quand nous rencontrons une difficulté.
Olfa : je suis cette année la trésorière, et j’ai gardé contact avec la trésorière de l’an dernier qui m’a beaucoup aidée sur des interrogations que j’avais au départ.
Comment vous répartissez-vous le travail ?
C’est vraiment un travail de groupe : nous nous voyons souvent pour partager nos avis, pour que tout le monde participe de la même façon. Mais vu qu’il y a énormément de missions, nous avons dû nous les répartir au sein de deux pôles : le pôle événementiel avec Olfa, Célia et Rose, et le pôle communication digital avec Fiona et Juliette. Mais l’organisation n’est pas figée : chacune peut aider les autres selon les missions, les besoins, sa disponibilité. On échange toujours sur ce qu’on fait pour que tout le monde soit au courant.
Le pôle digital communication s’occupe des réseaux sociaux, du contenu publié ainsi que des visuels du site web. Nous sommes en lien avec la graphiste, et nous nous occupons des relations presse. Le pole événementiel s’occupe des films. Nous avons fait, – nous cinq -, un appel à candidature via nos réseaux sociaux, puis du phoning et de l’emailing à des boites de production, des écoles internationales de cinéma.
Au 5 février, nous avons reçu 303 films de 20 nationalités, et nous devons vérifier qu’ils correspondent bien à nos critères de sélection : l’année de production doit être absolument 2022 ou 2023, pas de scènes violentes ou de sexe non simulé, et des sous-titres français pour les films internationaux.
Puis nous avons regroupé les films par packs que nous avons envoyés avec des grilles de notation à une trentaine de pré-jurés – dont le contact nous a été donné par Serge Regourd, qui a initié le Festival en 2003. Chaque film est vu par deux pré-jurés, et chaque pré-juré reçoit un pack, ou deux s’ils l’acceptent, à visionner durant deux semaines. À partir des notes et les commentaires qu’ils nous renvoient, nous gardons les films les plus appréciés, que nous « assemblons » pour faire des programmations d’une heure et demie maximum, qui seront proposées au public les 24 et 29 mars.
Vous êtes habituellement beaucoup plus nombreux à organiser le Festival. Le travail qui vous est demandé a-t-il été allégé ?
En effet, ils ont été de six à neuf étudiants pour l’organiser. Nous avons le même travail au final à fournir. Alléger le travail demanderait plus de prestataires, qui nécessiterait plus d’argent. Cette année, nous avons dû cependant prendre un webmaster, dont le travail est habituellement à la charge de l’équipe organisatrice.
Comment composez-vous le jury ?
Nous avons proposé à Serge Regourd une liste de grands jurys, à partir des différentes personnalités qui ont pu venir dans différents festivals. Nous choisissons en premier le Président du Jury, et nous lui demandons s’il a des recommandations sur des personnes qu’il aimerait avoir à ses côtés. Ce n’est pas forcément évident pour nous qui sommes étudiantes de contacter des agents, et d’avoir une réponse. Serge Regourd nous envoie leurs contacts personnels, et nous leur écrivons directement.
Ce qui vous semble le plus dur ?
Respecter les timings n’est pas toujours évident. On ne se rend pas forcément compte du temps nécessaire pour faire une tache, nous devons alors décaler la tache qui en découle.
Se déconnecter aussi n’est pas facile, car on a toujours le projet en tête, tout le temps. C’est souvent le cas en communication événementielle. Nous sommes aussi beaucoup aidées par notre tutrice universitaire, Géraldine Blondeau, qui nous accompagne. Elle nous a donné des contacts pour le site web, la graphiste. Elle nous suit toutes les semaines. Elle est extrêmement bienveillante envers nous : nous sommes libres de choisir avec qui nous souhaitons travailler, elle nous accompagne aussi dans les choix qui nous sont propres, tout en rentrant dans le cadre. Même si nous avons chacune des hauts et des bas, nous sommes très contentes d’être sur le projet.
Votre souhait pour cette édition ?
Nous avons trois choses qui nous tiennent à cœur :
– proposer une rétrospective avec un retour en arrière sur les précédentes éditions du festival, ses moments marquants et ses lauréats.
– rendre hommage aux anciens lauréats, participants, jurés et organisateurs.
– célébrer les 20 ans d’anniversaire, avec une fête et des surprises pour les spectateurs.
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L’entrée aux trois projections est gratuite, dans la limite des places disponibles :
– le 24 mars 2023 à 18h, 1ère projection à l’ENSAV
EDIT: suite aux mouvements sociaux, cette projection est annulée, et aura lieu le 29 mars à la salle Sénéchal, rdv à 18h donc pour une double séance.
– le 29 mars 2023 à 18h, 2nde projection à la salle Sénéchal