L’Appel de la Forêt, un film de Chris Sanders
Cette adaptation cinématographique de l’un des plus célèbres romans pour la jeunesse de toute l’histoire de la littérature mondiale est une vraie réussite à l’attention de toutes les générations.
Parmi les dizaines de romans écrits par Jack London (1876-1916), il en est deux qui n’ont jamais quitté les rayons : Croc-Blanc et L’Appel de la Forêt. Spécialiste de l’animation, Chris Sanders nous propose aujourd’hui une version en images –presque- réelles du dernier cité. Edulcorant quelque peu l’original afin de cibler toutes les générations, y compris les plus jeunes, il nous met dans les traces de Buck, énorme chien issu d’un croisement entre Saint-Bernard et Berger. Pour l’heure nous le croisons confortablement installé dans la somptueuse demeure du juge Miller, en Californie. Celui-ci lui permet tout, y compris les pires avanies. Buck est un chien intelligent, puissant, pas très obéissant mais pas méchant pour deux sous. Vous avez dit puissant ? Aïe, c’est là que l’histoire se complique car en cette fin de 19ème siècle, toute une foultitude d’individus se précipite en Alaska à la recherche de l’or qui, semble-t-il, coule à flot. Et les individus en question sont à la recherche de chiens de traîneau. Qu’à cela ne tienne, un vrai trafic canin prend forme au cœur duquel ce pauvre Buck va se trouver embarqué. Il passe ainsi de maître en maître et des coussins douillets californiens aux pistes verglacées du Yukon, dormant dans la neige et se contentant d’un bout de poisson pour toute pitance. Ce régime n’est pas le côté le plus difficile de sa nouvelle vie, il doit également composer avec la meute du musher qui l’a acheté. Or, dans ladite meute, il y a déjà un chef qui entend bien ne pas céder sa couronne… Buck va apprendre à vivre, à s’imposer. Au fur et à mesure d’aventures qui l’amènent au cœur de contrées de plus en plus reculées, ses gènes sauvages vont ressurgir et il va profondément ressentir l’appel de la forêt. Entièrement en image de synthèse, Buck est une vraie performance technique. Pour faciliter le travail des comédiens, il prenait forme cependant sur les plateaux dans la peau du cascadeur et gymnaste Terry Notery. Hérissé de capteurs, celui-ci était ensuite remplacé à l’écran par une image de synthèse. Deux stars se partagent le casting « réel ». Omar Sy, plutôt convaincant en musher chargé de porter le courrier dans des endroits improbables et toujours en retard. Harrison Ford, John, le dernier maître de Buck, bloc de douleur face à un deuil qu’il ne peut pas faire. De l’action bien sûr, sans arrêt d’ailleurs, du suspense, de l’humour, de l’émotion et, en creux, un message écolo en forme de retour à la nature originelle. Beau programme non ? D’autant que ce film devrait donner une furieuse envie à nos chers petits de lire le roman.
Chris Sanders – Premières images en vues réelles
C’est en 1984 que le jeune Chris sort diplômé du California Institute of the Arts (université privée créée par Walt Disney en 1961). Il a tout juste 22 ans et c’est donc tout naturellement qu’il entre peu de temps après dans la firme aux grandes oreilles. Il y sera, entre autre, chef décorateur sur Le Roi Lion (1994). Puis, il réalise Lilo et Stitch. A la fin des années 2000, bye bye Mickey, Chris Sanders intègre les Studios DreamWorks pour lesquels il signera Dragons et Les Croods. Avec le film sous rubrique, ce réalisateur s’aventure pour la première fois dans le domaine des images réelles…ou presque.