La saison jazz des Grands Interprètes débutera le mercredi 19 novembre à la Halle aux Grains avec un concert de la pianiste japonaise Hiromi, virtuose du clavier qui devrait enflammer le public toulousain.

Hiromi © Mitsuru Nishimura
Cela fait un peu plus de vingt ans qu’Hiromi enchante les amateurs de jazz et de piano au gré d’enregistrements et de concerts explorant inlassablement les voies plus variées sans jamais se répéter. De ses maîtres, Chick Corea ou Ahmad Jamal, la Japonaise a retenu la rigueur autant que l’audace. Qu’elle se produise en solo, en trio (notamment avec le bassiste Anthony Jackson et le batteur Simon Phillips qui tint les baguettes de Toto durant deux décennies) ou en formation plus élargie comme désormais avec son groupe Sonicwonder, l’artiste ne cesse de surprendre et de mêler les genres. Son dernier album, Out There, sorti en avril dernier, devrait constituer le cœur de son prochain concert toulousain.
Il s’ouvre avec XYZ, titre repris de son premier disque et pièce bebop échevelée, lorgnant sur le free jazz. Yes ! Ramen !! fait entendre des notes de world music, aussi bien balkaniques qu’asiatiques, plongées dans un bouillon jazz-rock très seventies tandis que Pendulum, superbe ballade chantée par Michelle Willis, est également interprétée en solo par Hiromi. Même ambiance soft pour Orion, morceau de huit minutes sur lequel le trio de musiciens rassemblés à l’occasion du disque Sonicwonderland sorti en 2023 – à savoir Gene Coye à la batterie, Hadrien Féraud à la basse et Adam O’Farrill à la trompette – livre toute l’étendue de son talent.

Hiromi Sonicwonder © Mitsuru Nishimura
Voyage au-delà des frontières musicales
Le spectacle du 19 novembre sera donc ainsi l’occasion de découvrir également ces jeunes mais déjà expérimentés musiciens. Car Coye a accompagné, parmi d’autres, Larry Carlton, Stanley Clarke ou Robben Ford alors qu’O’Farrill, outre sa carrière de sideman, a fait de son quartet Stranger Days une valeur sûre. Quant au Français Hadrien Féraud, il aligne un impressionnant CV puisqu’il a joué avec quelques grands noms du jazz tels que John McLaughlin, Chick Corea, Jean-Luc Ponty ou Bireli Lagrene. Avec eux, les solos ne sont jamais forcés ni envahissants, mais se mettent au service du projet maîtrisé de bout en bout à l’image de Takin’ Off mixant les climats et les rythmes.
Sur Out There, The Quest ou le très groovy Strollin nous rappellent qu’Hiromi est aussi à l’aise au piano qu’au synthétiseur. Enfin, l’imparable Balloon clôt l’album avec un registre ludique, swing, plein d’énergie, évoquant le meilleur de Weather Report. Transcendant les frontières musicales, jetant des ponts entre ses inspirations et sa singularité, Hiromi offre un beau voyage à savourer en public avec la part d’improvisation attendue de la part de cette instrumentiste de haut vol.


